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La dictature des murs blancs : l'esclavage émotionnel

stevenclavel

Dernière mise à jour : 9 juin 2022


Dans le cadre de mon activité Feng Shui, je suis abonné à plusieurs pages relatives à l’habitat, la déco, l’aménagement … Pour me garder à jour des tendances, pour connaître les do’s and don’t dans le milieu, puisque le Feng Shui a justement quelque rapport avec la manière dont notre maison est agencée, aménagée.


Malheureusement, j’y trouve rarement ce que je cherche.


Pourquoi malheureusement ?


Parce que ce l’uniformité que j’y trouve m’horripile, m’exaspère et me désole. Notre société ne va pas forcément très bien (oui, j’adore les euphémismes…) et sous prétexte de nous rendre la vie plus « zen », l’on nous avoine de blanc, de gris, et d’ambiances « neutres… »

J’ai donc envie, aujourd’hui, de vous expliquer pourquoi ces tendances peuvent être contre-productives, et surtout quels effets elles ont sur nos vies, pourquoi ces articles me font littéralement « monter au plafond ! » Je vais donc démonter pour vous les briques essentielles de ce fameux mur.


Le Zen :


Il me semble tout d’abord important de comprendre ce que l’on nous « impose », sous prétexte de nous vendre du rêve, ce rêve dont nous avons a priori tant besoin. Nous sommes en effet tombés dans le paradoxe où il est devenu « obligatoire » d’être zen… C’est comme l’empathie : si l’on n’est pas empathique et zen dans notre société, on est psychopathe et atteint, entre autres, de Troubles Déficitaires de l’Attention avec ou sans Hyperactivité… C’est THE trouble du moment !


Pourtant, cette obligation a des effets pervers… Pourquoi ? Parce qu’elle valide de facto, entérine, pérennise, le principe que « ça va mal. » In fine, il devient « normal » que tout foute le camp, pour que nous soyons obligés de nous tourner vers ce Zen. Malin, non ? C’est une stratégie marketing vicieuse qui, en jouant sur les opposés, va créer le « besoin d’aller mieux », et donc « d’acheter du Zen. » C’est tout bénèf’ pour l’industrie qui s’est créée autour de ce pseudo mouvement !


L’ami Wikipédia nous apprend, en gros, que quels que soient les courants et les techniques, le Zen est surtout la philosophie qui consiste à vivre dans « l’ici et maintenant. » Si l’on développe, il ne sert à rien de ressasser le passé, car il est révolu et inchangeable (en théorie), ni d’anticiper le futur, puisqu’il n’est pas encore arrivé – et que de toute façon il est implicitement ET explicitement construit par la succession et l’accumulation de nos présents. Il peut donc apparaître plus judicieux de s’intéresser à cet instant présent et d’en profiter pleinement. Et au passage nous serons censés construire un meilleur futur ! Or, quand nous y « serons », il n’existera pas, puisque nous le vivrons comme un présent à part entière (bon, ça, c’est juste un test pour voir si vous pouvez rester « zen » en me lisant !).


Mais revenons (notion de lieu) dans le présent (notion de temps) de notre discussion. Si nous sommes donc invités – pour être « si » zen – à nous intéresser à « où nous sommes quand nous y sommes », cela revient à vivre TOUT ce qui y advient quand cela advient, non ? Vous serez d’accord avec moi que nous ne vivons certes pas dans le monde des Bisounours, et que donc à chaque instant de notre vie et où que nous soyons, tout n’est pas toujours rose… Donc ça voudrait dire que vivre zen ça revient à vivre pleinement la « malitude » du moment ??? (Attention, la deuxième entorse du cerveau arrive !) C’est à n’y plus rien comprendre, n’est-ce pas ?


Une des principales, si ce n’est l’unique, pratique du Zen est la méditation. La méditation consiste à placer notre cerveau dans un état modifié de conscience qui nous permet d’affuter et d’augmenter notre perception de tout ce qui nous entoure, et de tout ce que nous vivons à l’intérieur de nous-même, afin de le transcender pour ainsi alimenter notre quête spirituelle et notre « élévation de conscience », mais surtout atteindre cette Paix Intérieure que l’on nous galvaude en voulant nous la vendre sous de fallacieux aspects et prétextes… Etre zen, c’est mieux ressentir pour mieux « se » sentir et ainsi mieux grandir.


Avant de réussir à transcender, il faut d’abord observer, ressentir, comprendre, puis reconnaître, intégrer, pour enfin accepter. Mais quoi au juste ?


J’ai bien envie de vous répondre « tout », mais cela ne ferait pas avancer le débat… Dans chaque « ici et maintenant » de notre vie, nous vivons pléthore de choses, nous recevons foison de stimuli. Et selon l’une des lois universelles de notre monde, tous ces « messages » sont soumis au principe de dualité/complémentarité/opposition que les Chinois ont sobrement baptisé le Yin Yang : nous ne pouvons avoir conscience d’une chose que parce que son apparent (et apparemment) opposé existe. Ainsi vont l’ombre et la lumière, le jour et la nuit, le haut et le bas, le chaud et le froid, etc. Et pourtant ces « bipolarités » ne sont toutes en réalité que les deux faces d’expression d’une même unité « essentielle (dans le sens étymologique du terme). »


Dans toutes les civilisations, cultures, traditions, mythologies, mystiques, religions, alchimies, …, depuis nos origines et sur toute notre planète, cette unité essentielle est associée à la « L »umière. La transcendance est donc le principe de trouver dans tout ce qui nous entoure le « combustible » nécessaire à alimenter cette Lumière en « transformant » le pseudo-négatif et en « sublimant » le « tout aussi pseudo- » positif.


L’un des principaux objectifs de la méditation, par ce processus de transcendance, est de faire naître ou d’apporter directement en nous cette Lumière, de l’y faire croître, afin de trouver cette fameuse Paix Intérieure en ce bas monde – vil et matériel s’il en est. Et ce processus est (donc !) en étroite relation avec nos émotions.


Nous oublions souvent que les émotions, c’est comme les qualités et les fruits : ces mots comportent en eux-mêmes les deux essences, leur « tout. » Les défauts sont par essence des qualités, les légumes sont avant tout des fruits, et nous sommes bien obligé de faire le distinguo entre émotions positives ET négatives au risque de s’y perdre, n’est-ce pas ?


Etre zen ne veut donc pas dire rejeter, proscrire, fuir, annihiler le « mauvais », le « mal », le sombre en et autour de nous, mais s’en servir pour progresser par le processus menant à la transcendance évoqué plus haut.


Vous sentez déjà à combien d’années-lumière nous sommes de ce fameux Zen mercantilisé ?


En tant que maître Feng Shui, je peux vous assurer qu’effectivement votre intérieur peut vous faire progresser sur votre chemin de vie, dans votre élévation « spirituelle », vous rapprocher de cette Paix Intérieure mais je vous assure surtout que ce n’est pas de la manière dont cela nous est vanté et vendu par les industriels !!! Allez chercher des photos sur Internet de temples bouddhistes ou de moines en méditation dans la nature, et vous me direz s’ils méditent en « 256 nuances de gris… »


Cela nous amène tout logiquement aux fameuses couleurs que l’on nous vend pour soit disant accéder à la zenitude.


Les couleurs


Quittez quelques secondes cette lecture et regardez la globalité de votre écran, levez maintenant les yeux et regardez autour de vous. Enfin, si vous le pouvez, regardez par la fenêtre…


Est-ce que TOUT autour de vous (à part votre écran si vous êtes en mode « ultra-économie d’énergie) est en 256 nuances de gris ?


Non ? Alors pourquoi est-ce que vous vous laissez imposer cela dans votre intérieur au seul prétexte et sous la promesse (fallacieuse) que vous vous sentirez mieux ainsi ?


Autres questions : où vous sentez-vous le mieux ? Enfermé dans un intérieur gris et blanc ou bien dehors, dans la Nature, au milieu de ses couleurs ?


Allez, encore quelques-unes pour la route : pourquoi se sent-on « moins bien » en hiver ? Ne dit-on justement pas qu’à ce moment-là « tout est gris ? » Et le blanc, n’est-ce pas la couleur de la neige et de la glace, encore synonyme d’hiver ? Ça vous plait donc tant que ça de vivre dans un perpétuel hiver chez vous ? Non ? Alors pourquoi personne ne réagit plus que ça ?


Je continue encore ou vous commencez à comprendre ce que je veux dire ?


Une fois de plus, nous vivons une grande escroquerie, et je n’ai pas peur des mots !


En Ecole de Commerce (et oui, j’ai reçu un enseignement que certains qualifieront de « capitaliste », peut être pour maintenant mieux le « décortiquer »), j’ai reçu des cours de marketing. L’on nous enseigne, dans cette matière, ni plus ni moins que les méthodes, moyens et outils pour manipuler un client afin de créer chez lui un besoin qu’il n’avait pas et le pousser ainsi à toujours acheter plus.


Les deux principaux leviers que l’on nous enseigne sont les formes et les couleurs, afin de susciter – et garantir, pour les professionnels – le besoin chez les consommateurs. L’on apprend donc l’usage des palettes de couleurs, avec celles qui réchauffent (les sens), celles qui excitent, celles qui apaisent, celles qui attirent, celles qui repoussent, etc. L’on est également initié aux règles du merchandising, ou l’art de bien présenter le produit en espace de vente. A cet effet l’on apprendra que pour l’environnement de vente, certaines couleurs gomment les contours, que d’autres renforcent les arêtes des présentoirs, que certaines exercent un attrait « magnétique » sur l’acheteur en donnant un effet de profondeur, qu’il y en a qui « brouillent » la vue, et donc les perceptions générales de l’acheteur pour mieux le manipuler par ailleurs (pourquoi par exemple l’éclairage des supermarchés est-il d’un blanc presque insoutenable, hein ?), et j’en passe et des meilleures…


Abordons maintenant les produits : les emballages de vos céréales hyper saturées de sucre, ou celles de vos enfants, sont-ils imprimés, même dans leurs versions discount, en seulement des nuances de gris et blanc, voire directement vendues sans emballage ? Certes non ! Ouvrez votre garde-manger et imaginez tous ces emballages imprimés dans ces fameuses 256 nuances de gris … ça le fait pas, hein ? Ca rendrait même la nourriture repoussante ! Pourquoi ? Je vous répondrai par une autre question : de quelle couleur est généralement la moisissure ? Si l’on peut déceler parfois des teintes de vert, elle est principalement grise, comme la poussière d’ailleurs, qu’elle finit par devenir, et commence le plus souvent par des … points blancs ! Je pense que je n’ai pas besoin de vous faire un dessin !…


Et puis ces couleurs ont finalement un effet rassurant – elles ! Notre société est morose, chez soi on vit « volontairement » en hiver, alors ces explosions de couleurs dans nos rayons agissent autant comme un baume qu’un compensateur à notre dépression latente. Elles représentent le plaisir que nous n’avons pas ailleurs, et qu’il nous faut acquérir à tout prix pour nous sentir mieux. Quand on sait en outre – mais ça c’est un autre débat tout aussi intéressant – que la composition même de nos produits alimentaires est étudiée pour nous rendre addicts, ou que pour les biens non-« mangeables » il existe l’obsolescence programmée… Enfin bref ! Nous pourrions en parler des heures !


En parlant de « non-mangeables », vous est-il arrivé parfois d’avoir des envies de certaines couleurs pour vous vêtements, vos meubles, vos voitures, vos décorations, …, et de ne pas les trouver en magasin ? Plus d’une fois je pense… Pourquoi ?


Parce qu’une fois de plus nous ne maitrisons rien. Parce qu’une fois de plus nous sommes victimes d’une forme de « bien-colorisation » afin, quelque part, de nous voir imposer une forme de bien-pensance et par voie de conséquence, de bien-consommation (avec ou sans jeu de mots, au choix !) En effet, chaque année, des « comités » se réunissent pour décider des « tendances » pour l’année suivante. Le prétexte « louable » est d’éviter – justement (sic) – la monotonie au fil des années ! Sauf que…


Sauf que, suivant le même principe de dualité évoqué plus haut, cette explication cache « aussi » des intentions beaucoup moins louables !


En effet, nous nous retrouvons à nous faire imposer les couleurs que nous devons « acheter » chaque année. Et si nous ne le faisons pas, nous devenons tout de suite « démodés », marginalisés car nous osons ne pas suivre le mouvement. C’est donc un moyen à peine déguisé pour nous inciter à racheter d’années en années pour suivre ces fameuses tendances.


Cette maîtrise des couleurs et donc de notre environnement de vie est également un moyen de maîtriser « l’ambiance générale. » Nous avons vu plus haut que les marketeurs font un usage chirurgical des couleurs pour contrôler nos habitudes d’achat, nous verrons dans la partie suivante l’impact desdites couleurs sur notre vie. En décrétant quelles seront les couleurs in et out d’une période de temps, les tendanceurs, qui ne sont ni plus ni moins que des marketeurs à une échelle beaucoup plus globale, décrètent finalement comment nous devons vivre, en jouant sur nos émotions. Et je suis loin d’être un « complotiste », je ne fais qu’observer, analyser, reconnaître, intégrer… vous connaissez la suite !…


L’impact


Le Feng Shui est la branche du Tao, la philosophie historique chinoise qui s’intéresse à l’environnement de vie, tout comme la Médecine Traditionnelle Chinoise (MTC) en est la branche « médicale. »


Outre le principe initial du Yin Yang que ces deux disciplines visent à équilibrer afin d’optimiser la circulation des énergies en général et du Qi, l’énergie universelle, en particulier, elles ont en commun un outil d’analyse primordial et inévitable : les Cinq Eléments. Ces éléments permettent de « classer » et « expliquer », suivant des caractéristiques génériques et des cycles particuliers l’existence de tout ce qui nous entoure.

La comparaison avec les éléments aristotéliciens s’arrête à l’homonymie. En fait, j’aurais tendance à dire que les Eléments chinois « transcendent » les éléments de notre cher Aristote… (comment ça, j’ai fait exprès ???)


Les éléments aristotéliciens font référence à la composition même de ce qui nous entoure, aux atomes de « type » Air, Feu, etc.


Les Eléments chinois font eux référence à la dynamique et à l’essence même de la chose. D’ailleurs, en chinois, ce que nous avons traduit par facilité ou conformisme au modèle de notre cher Totote s’appelle « Mouvement. » On n’est déjà plus dans la même dimension… Globalement, en fait, les Eléments chinois vont évoquer le type d’énergie qui va émaner de ce que l’on étudie. Ces Eléments sont, dans cet ordre quelque soit celui par lequel on commence : le Bois, le Feu, la Terre, le Métal et l’Eau. Ils sont généralement représentés sous la forme d’une Roue.


Pourquoi l’ordre a-t-il donc une importance ? Parce que ces Eléments sont liés par des Cycles précis :


  • Le cycle d’engendrement : chaque Elément va engendrer, soutenir, renforcer, nourrir celui qui le suit



  • Le cycle de tempérance : chaque Elément tempère, ralentit, adoucit, régule, réduit les effets de celui qui le précède



  • Le cycle de contrôle : chaque Elément coupe, étouffe, arrête, empêche, détruit les effets de celui qui se trouve deux places plus loin dans la Roue



Chaque Elément ne s’étudie donc jamais seul. A chaque fois, puisque le principe même est de viser l’équilibre des énergies, il est étudié

  • - dans ce qu’il engendre eu égard à sa propre présence/force

  • - comment il est engendré

  • - s’il est tempéré et de quelle force

  • - ce qu’il tempère et dans quelle mesure

  • - s’il est contrôlé et dans quelle mesure également

  • - ce qu’il contrôle lui-même et là encore dans quelle mesure

Nous comprenons donc l’étendue et l’importance du contexte quand on évoque la présence d’un seul Elément. Il n’est pas tout seul ! Et je pense que vous commencez déjà à entrevoir les conséquences de la présence d’un Elément « unique » sur la globalité d’un lieu. Car s’il y a plusieurs Eléments, ils doivent bien se retrouver d’une manière ou d’une autre dans un lieu…


Eh bien oui ! Je vous le confirme.


En fait, lors de l’étude d’un lieu, le maître Feng Shui appose sur le plan une grille de lecture, le Loshu. Cette grille, placée suivant les points cardinaux du lieu, va « découper » le plan en neuf zones de surface identique, chacune correspondant à un pan de vie des occupants et, en l’occurrence, un Elément va être associé à un ou plusieurs secteurs du Loshu. Chacun des secteurs sera donc « d’essence » Bois, Feu, Terre, etc., et devra donc être considéré dans le même principe qu’un Elément seul – puisqu’il en porte l’énergie… CQFD ! On rajoutera ici que la présence même d’un Elément dans SON ou SES secteurs est à prendre dans l’étude contextuelle dudit Elément, car quand il est « chez lui », ses propres effets sont directement et automatiquement renforcés, « exaustés » (comme le goût !)

L’équilibre énergétique dépend donc d’un savant mélange d’Eléments, et ce à plusieurs niveaux d’application. En effet,


  • pour que l’ensemble du lieu soit équilibré, chaque secteur se doit de l’être individuellement

  • pour qu’un secteur soit individuellement équilibré, L’Elément doit figurer, être nourri et tempéré dans des proportions précises

Et je vous épargne la prise en compte dans l’analyse du type et de la topographie de la pièce… Je pense que vous avez déjà compris où je veux en venir.


Comme je ne suis pas si méchant que ça, voici de manière très schématique, l’essentiel du Loshu nécessaire à notre débat sous forme de tableau :




Comme vous pouvez le constater sur la représentation schématique du Loshu ci-dessus, à chaque secteur est associé une ou plusieurs couleurs. Je ne les ai pas choisies au hasard ni pour faire beau. Elles correspondent à la couleur « de base », essentielle, de chaque secteur. Je vous ai également ajouté, en majuscules, les autres couleurs basiques associées pour certains. Sachant qu’à chaque fois, la gamme chromatique associée à chaque couleur vaut également pour le secteur pris en compte.


Nous commençons déjà à bien discerner l’impact du TOUT blanc, TOUT gris sur un lieu d’habitation, de par les effets des Cycles. Mais permettez-moi d’en rajouter une couche… (jeu de mots volontaire…)


En effet, j’ai abordé au début de cette partie le fait que ces Cinq Eléments et leur fonctionnement sont un tronc commun avec la Médecine Traditionnelle Chinoise. Par la MTC, nous associerons donc des organes et des viscères à chaque secteur, mais surtout des Emotions.


Notre tableau devient donc :




Et notre Roue des Eléments peut être redessinée ainsi :




Vous avez remarqué au passage à quelle Emotion correspondent le gris et le blanc ? Ai-je besoin d’en dire plus ?


Eh bien oui ! Je ne peux pas m’arrêter en si bon chemin !


Si l’on se réfère à la Roue des Emotions ci-dessus, nous comprenons surtout clairement comment ces monochromies contrôlent nos émotions

En effet, comme par hasard,

  • la Tristesse du Métal nourrit … la Peur !!! Qui est un excellent moyen de contrôler une population

  • cette même Tristesse « contrôle », au sens « cyclique », la Colère !!!

  • la Tristesse, par effet d’auto-alimentation de ses propres secteurs, tempère plus que moins la Réflexion

Pour résumer de manière brute, on nous rend dépressif, on veille à ne pas nous laisser trop réfléchir, tout en alimentant nos peurs et en nous empêchant de nous mettre en colère et donc de nous révolter… Ça fait un peu roman de George Orwell, ou de Philip K. Dick et consorts, non ?…


Malheureusement il ne s’agit pas de romans, mais de NOTRE VIE !!!


Et puisque tous les Eléments sont invariablement, inaltérablement et intrinsèquement liés, nous avons des conséquences corollaires qui, elles non plus, ne sont pas négligeables :

  • La Peur, suralimentée par la Tristesse, « surcontrôle » la Joie !!!

  • La Colère, contrôlée par la Tristesse, ne peut plus alimenter la Joie !!!

… Youpi ! (sic)…


Au passage, on nous leurre en rajoutant du « bois » dans les ambiances … je m’explique, l’Elément Métal contrôle l’Elément Bois, tout comme la scie coupe le morceau de bois… Résultat, l’énergie qui devrait être ajoutée est en fait annulée… Métal 1-Bois 0, retour à la case départ…


Maintenant que nous avons fait le tour du Zen et des couleurs « Tendances », il nous reste un dernier point à aborder, et pas des moindres : le « neutre »


La « Neutritude »


Non content de nous fourvoyer sur la notion de Zen, de nous manipuler purement et simplement avec les couleurs, on nous impose de manière beaucoup plus insidieuse, certes, une neutralité latente dans nos vies.


Il était une fois un agent immobilier – qui devait disposer d’un bon réseau et avec une bonne tête à passer la télé et faire rêver la ménagère moyenne – qui flaira un énorme filon : faire passer son métier à la télévision ! Au gré des années, il est devenu le télévangéliste et le grand gourou de l’immobilier, régnant en maître sur les esprits des téléspectateurs. Vous aurez facilement reconnu Monsieur Stéphane Plaza.


Après une époque « Damidotienne » haute en couleur (et en verbe !) nous sommes rentrés, et nous sommes enterrés, dans l’ère du neutre et du consensuel.


Les mécanismes sont très subtils, mais Sa Parole a fini par faire foi d’évangile au point que n’importe quel quidam croit vraiment ce qui est dit à la télé, et surtout qu’aucun agent immobilier n’osera aller à l’encontre de ces diktats, sous peine de perdre sa clientèle et par voie de conséquence sa source de revenus : ce cher Monsieur a décrété qu’il fallait à tout prix (sic), si l’on veut pouvoir revendre son logement – ou le relouer, c’est pareil – qu’il soit remis « à neutre », à défaut de neuf…


Ne me dites pas le contraire, il en a quand même fait une émission à part entière à grand renfort « d’experts » d’ailleurs…


Grâce à lui, Casto, Leroy et consorts ne se sont jamais aussi bien portés. En effet :

  • Si vous vendez ou quittez votre location, vous devez remettre « à neutre » sous peine de ne « jamais pouvoir » vendre, ou de vous voir sucrer votre caution par un propriétaire littéralement pétrifié d’angoisse de ne pas pouvoir relouer derrière (histoires vécues à revendre !). In fine, vous ferez peut-être une marge sur la vente, ou vous retrouverez peut-être votre caution, mais vous en dépensé pour tout refaire avant de partir. C’est mathématique, et imparable : vous avez PERDU de l’argent…

  • Si vous achetez, vous allez forcément vouloir personnaliser un minimum votre intérieur, donc devoir investir

Dans le cas où vous entrez en location, on vous fait bien comprendre que vous n’avez rien le droit de faire – surtout pas de vivre finalement ! – sous peine de vous attirer les foudres du propriétaire à la remise de l’appartement quand vous le quitterez. On ne compte plus d’ailleurs les clauses abusives – et illégales – en la matière dans les baux de locations… Mais les locataires ont tellement la pétoche de ne jamais recouvrer leur caution que plus personne ne moufte. D’ailleurs, si vous avez effectivement le malheur d’émettre une remarque, vous vous faites littéralement tancer par les agences immobilières… Oublient-ils tous au passage que sans locataire les propriétaires et les agents immobiliers n’auraient plus de revenus ?


Le comble est atteint quand on vous propose « quand même » un logement « Damidot », mais qu’on vous fait bien comprendre qu’il faut le rendre « Plaza. » Soit l’on décide de rester naïf, soit l’on en déduit que la caution du précédent locataire a forcément été sucrée et que le propriétaire s’est donc mis un mois de loyer supplémentaire impunément dans la poche, et surtout qu’il compte sur vous pour faire les prochains travaux de remise à neutre et ainsi en faire l’économie. Car vous aurez effectivement constaté que la caution conservée n’a justement pas servi à remettre à neutre pour pouvoir relouer le bien, menace pourtant brandie auprès du précédent locataire…


Toutes ces personnes si près de leurs sous ont-elles oublié que la Loi prévoit que justement tout ce qui est peintures et papiers-peints relève du goût et de l’appréciation des occupants, et qu’il leur est demandé de rendre un lieu « de bon goût », certes, mais pas complètement dénué d’âme et de vie… ni « plazament neutre ! » Que le cercle se doit d’être vertueux et que chacun doit se sentir justement libre d’aménager son chez soi à son image ? Au lieu de cela, soit l’ont vit à son goût, mais on refait tout (et surtout on paye !) en sortant, soit l’on s’astreint, par dépit et/ou résignation, à vivre dans des logements sans vie, qui plus est majoritairement meublés en gris et blanc, puisqu’il n’y a que ça dans les magasins… Ça vous fait rêver ? Moi non !


En tant que maître Feng Shui, je vous dirai que ce n’est pas la « pseudo-neutralité » d’un lieu qui vous fera « craquer » pour celui-ci, mais plutôt les énergies qu’il renvoie. Un logement vous plait ou pas, vous vous y sentez bien ou pas, point barre ! J’aurais même tendance à dire que l’uniformité de la couleur nuira justement à la perception que l’on a du lieu, eu égard aux Cycles des Eléments et leurs conséquences étudiés plus haut.


J’indiquerai également que, si notre cerveau traite chaque seconde l’équivalent de 465 giga-octets de données, il ne nous en restitue, dans la même seconde que 2500 octets… Autant dire peanuts ! Autant dire, d’une certaine manière, que « la vérité est […effectivement…] ailleurs ! »


Enfin, et surtout, ce qui me met définitivement en rogne, c’est l’escroquerie patentée du processus, mais surtout celle que véhicule ce bonhomme !


Il suffit pour cela de regarder son autre émission, celle où il permet aux gens d’acheter ou louer le logement de leurs rêves… De l’enquête que j’ai préalablement menée, apparemment très peu de gens se sont aperçus que les logements proposés – et achetés ou loués ! – ne correspondent en rien, voire contreviennent aux règles que ce cher Monsieur a édictées et qui désormais règnent sur le marché de l’immobilier.


Je crois d’ailleurs que le summum a été atteint quand il a annoncé avoir trouvé son propre appartement et qu’il a avoué publiquement et médiatiquement que cela avait été accompli en dépit de toutes les règles qu’il prêche toutes les semaines à la télévision. No comment… ou pas !


Personnellement, intéressé à la partie, j’ai « facilement » fait le lien et surtout établi le paradoxe entre les deux émissions. Pour les plus sceptiques d’entre vous, je vous invite à visionner un replay d’Une Maison à Vendre puis immédiatement à la suite un de Recherche Appartement ou Maison.


Et de garder dans un coin de votre tête que lui-même n’a rien respecté pour sa propre personne…


La virulence et la colère apparente sont miennes, je le concède, car j’ai du mal à tolérer la mauvaise foi et l’escroquerie, comme vous je pense d’ailleurs. Si je n’ai été concerné par ce genre de procédé, notamment relatif à la location, qu’une seule fois dans ma vie, et si je suis dorénavant propriétaire, mes émotions sont surtout nourries par les expériences et les – compréhensibles – frustrations des personnes que j’ai accompagnées dans la recherche de leur logement, dans le cadre de mon activité professionnelle comme maître Feng Shui. En effet, au-delà de l’aspect « esthétique » du lieu, souvent vécu comme une contrainte, je tâche de leur décoder autant que je peux une partie des 464 Go que leur cerveau ne leur a pas restitué et ainsi leur faire comprendre et surtout saisir les potentialités du lieu. Par contre, vous vous en doutez bien, je leur conseille de mettre de la couleur !…


Conclusion


Pas plus tard que ce midi, je lisais un article de presse sur le problème que rencontrent les fournisseurs de réseaux sociaux à gérer les débordements de colère « en ligne. » Ils sont stupéfaits tant par l’ampleur que par la virulence et le rythme. Une des principales explications qui est donnée dans l’article concerne l’anonymat et la « distance » autorisés par ces modes de communication. Certes, je veux bien mais pour moi ça n’explique pas le « pourquoi » de cette colère, pourquoi il y en a autant, et pourquoi est-elle aussi forte…


Nous avons étudié plus haut l’impact de ces fameuses couleurs « à la mode » sur nos émotions, et outre le fait que tout le processus mène inéluctablement et invariablement à la réduction, voire la disparition de la Joie, seule émotion « positive » (même dans les référentiels occidentaux idoines en la matière), nous avons surtout constaté que la Colère était en « mauvaise posture » :


– alimentée en permanence par notre Peur,

– Peur elle-même nourrie de notre Tristesse,

– ladite Tristesse empêchant dans le même temps cette Colère de s’exprimer…


Il y a donc un moment où, si nous en sommes venus à accepter, sans rien dire ou sans nous en rendre compte, les contraintes induites par notre cadre de vie, cette Colère doit pouvoir exister et se manifester, puisque nous avons en plus appris que, transcendée, elle nourrit la Joie ! A défaut de Temps, puisque le Temps et l’Espace sont intrinsèquement liés, elle a trouvé un Espace pour se déverser. Et sa force n’est que proportionnelle à la contrainte que nous subissons, plus ou moins à l’insu de notre plein gré, dans le reste de notre vie.


Avec le développement de l’industrialisation, de nouvelles contraintes sont arrivées. Il a fallu produire toujours plus et toujours plus vite, car dans le même temps, la population continuait de se développer aussi… Les plafonds se sont rabaissés, pour pas que les esprits s’évadent trop, les fenêtres ont rapetissé, pour réduire l’horizon et empêcher de rêver à des destinations trop lointaines, et les couleurs se sont uniformisées et standardisées pour contrôler, nous l’avons vu, la masse grandissante des travailleurs/consommateurs. Pour ne pas que le « marché s’effondre », il faut continuer à produire, et pour continuer à produire, il faut que les gens continuent à acheter, et ainsi de suite…


Quelques petits grains de sable sont venus cependant se glisser dans ce mécanisme si bien rodé ces dernières années. La robotisation ou la délocalisation des chaines de production, tout d’abord, la montée du tertiaire et de la société de service ensuite, et enfin, la baisse du pouvoir d’achat :

  • La robotisation désemploie un nombre grandissant de « bons petits soldats » qui étaient payés pour produire et ne pas réfléchir. Forcément, ils ont maintenant du temps pour s’interroger sur le sens de leur vie. Et surtout moins d’argent pour consommer !

  • La tertiairisation du marché de l’emploi fait que l’on paye dorénavant les gens POUR réfléchir ! Faut donc pas s’étonner qu’ils continuent de le faire hors du cadre professionnel… Alors on les pousse à travailler de plus en plus et de manière de plus en plus normée pour ne pas qu’il leur reste trop de temps à penser à côté (dans tous les sens du terme). Du coup, ils explosent en vol et vive les burn-out et les changements radicaux de vie !

  • La réduction du pouvoir d’achat oblige forcément les gens à moins consommer ou à consommer différemment, à trouver des solutions plus proches ou moins chères s’ils ne veulent pas vivre en permanence à crédit. Ceci dit, le fait d’être bardé de crédit pousse aussi à consommer différemment, vu le peu qu’il reste une fois les traites payées… Dans un sens comme dans l’autre on arrive au même résultat !

Bref, tout fout l’camps ma pauv’dame !


Les industriels perdent de l’argent et ça, c’est inacceptable ! (pour eux, surtout…)


Alors, on nous vend du Zen,

pour nous faire croire qu’il y a des moyens d’aller mieux,


que le logement que nous retrouverons le soir, tard, en rentrant d’un boulot où nous avons mis nos neurones en surchauffe en permanence,


logement qui finalement revient à une banale chambre d’hôtel où nous ne faisons que dormir,


logement qui a justement presque moins de cachet que de vraies chambres d’hôtel,

que ce logement-là, eh bien, est un véritable havre de paix qui nous conduira à la Paix Intérieure…


On ne nous dira pas que ce Zen, vendu comme la panacée idéale,

est aux antipodes de la vraie philosophie qui est attachée à ce mot,


qu’il est perverti jusque dans son essence par des schémas marketing,


que les couleurs qui sont censées le représenter font en fait tout sauf nous rendre justement zen…


Et, inconsciemment vaincus, nous subirons de manière consentante ce viol émotionnel, et nous en redemanderons, au nom du fameux principe de neutralité que nous aurons pleinement embrassé.


Je me rends compte, en relisant avant de publier le texte, que ce texte est riche en émotions. J’y ai exprimé ma Colère, J’ai conservé mon tempérament de Joie avec mes jeux de mots débiles, je vous ai entrainé dans ma Réflexion, ma conclusion est porteuse d’une certaine Tristesse…


Mais une seule Emotion n’apparait jamais : la Peur… Car oui, j’ose le dire, je n’ai pas peur !

Je n’ai pas peur d’affronter les diktats de la mode et de paraître has-been et démodé,

je n’ai pas peur de m’insurger contre eux,

je n’ai pas peur de réfléchir,

et surtout, je n’ai pas peur d’heureux !!!


Alors, soyez vous-mêmes, écoutez et exprimez vos émotions, apprivoisez-les, transcendez-les jusqu’à la Joie, et envoyez paître le reste !!! Avant même toute forme de méditation, c’est comme cela que commencent ICI ET MAINTENANT

 
 
 

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