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LesZoziox enragés

stevenclavel


Dans la conclusion de mon précédent article j’avais abordé en conclusion le déferlement notable de colère qui sévit sur nos réseaux sociaux à l’aune de l’état de nos lieux de vie. Aujourd’hui, nous allons nous intéresser aux conséquences de cette même colère et développer quelques-uns de ses effets collatéraux dans notre quotidien, en gardant toujours à l’esprit l’approche « fengshuistique » du problème. Nous explorerons également son incidence sur notre bonheur, et la place de la Spiritualité dans tout ce micmac car, oui, elle a une place prépondérante !


« Je parle à un mur, ou quoi ?!… »


Faites un tour sur un de vos « murs » de réseau social (à fond blanc, je dis ça je dis rien…) et examinez le honnêtement et objectivement. Que ce soient les publications de vos « amis », ou les vôtres (spéciale dédicace à la paille et la poutre !), qu’y retrouvez-vous réellement :

Une bonne dose d’indignation, de colère, de révolte

o On n’hésite pas à partager des vidéos violentes et nauséeuses à souhait, sous prétexte de les dénoncer ; on s’emporte à la moindre publication, au moindre commentaire qui ne « cadre pas » avec ses pensées, etc.

Une part certaine de matérialisme et d’envie(s)

o On veut plus de biens matériels, on bave sur le dernier machin sorti, on expose fièrement sa dernière acquisition, transformation, …

Du narcissisme à l’envi

o Dans ce fatras de négativité, l’important reste de quand même de se montrer soi sous le meilleur jour !

Et au milieu de tout ça, chez certains, une quête de spiritualité, qu’importe la forme choisie

o On cherche la solution « ailleurs », on veut s’extirper de ce magma étouffant, quitte à être contre-productif en l’état…


Alors, que révèle votre examen ?


J’avoue, en remontant le fil du temps de mon mur Facebook, je m’y suis reconnu il y a quelques années… La SNCF a longtemps eu les oreilles qui sifflent – à défaut des trains – grâce à moi ! Impuissant, sur les quais de gare à pas d’heure, par tous les temps, j’avais besoin d’extérioriser mes émotions si je ne voulais pas me retrouver à la barre du tribunal pour lequel je travaillais, mais du mauvais côté cette fois-ci… Et je trouvais mon réconfort dans les likes et les commentaires de mes posts. C’était toujours mieux que rien !


Mais intéressons-nous tout d’abord à ces types de contenus. Que révèlent-ils ? Quels sont leurs effets ?


« Une bonne dose d’indignation, de colère et de révolte » :


Soyons honnêtes, dès qu’une opinion est exprimée, dès qu’un article ou une photo est publiée, c’est la foire d’empoigne dans les commentaires. Chacun y va de son avis, généralement tranché, et surtout fustige celui qui n’est pas du même que lui. C’est ainsi que des amis que l’on pense bien connaître, que l’on considère comme tout à fait équilibrés, se transforment en quelques clics en véritables réactionnaires, révolutionnaires, pour ne pas dire dictateurs dans certains cas. Certes, la forme peut être respectée, l’argument peut être étudié, réfléchi, pesé, mais il n’en reste pas moins qu’on se prend une belle claque, émotionnellement parlant


Et si nous parlions de tous ces posts qui réclament les plus charmantes tortures pour telles ou telles exactions, quand ce n’est pas la peine de mort qui est carrément demandée ! Et que dire dans ce cas du simple fait de « partager » les photos ou vidéos associées, les plus atroces possibles, qui sur n’importe quelle chaine de télévision seraient classées -16 ?

Personnellement, une question m’interpelle : où s’arrête et où commence la différence entre la vidéo d’animaux torturés et le commentaire qui réclame « les mêmes actes » – voire pire – pour celui qui est visé dans la vidéo, l’article ou le post ? Quel est le point de rupture qui nous fait basculer hors de notre si cher « état civilisé » censé nous distinguer des animaux ?

D’autant que malgré toutes les apparences d’anonymat qu’avancent certains pour leur défense, ces commentaires et ces posts ne sont pas anonymes pour leurs « amis en ligne », et que malgré l’usage de pseudonymes sur certains réseaux sociaux, la justice, si besoin, retrouvera toujours le propriétaire du compte…


Par convenance et convention, j’utilise un masculin générique en écrivant, mais ce « mal » atteint tout autant la gent féminine… les émotions féminines sont tout aussi exacerbées que les masculines ! Match nul !


Mais le plus pervers dans ces attitudes est que l’on va diffuser sa propre colère… et la source de celle-ci ! Outre le fait que tous nos amis et contacts vont recevoir cette colère en lisant nos publications, nous allons également diffuser le vecteur originel, la vidéo, le post, l’image qui nous a indigné. Sinon personne ne comprendrait notre colère justement !!! CQFD En diffusant le motif de notre colère, nous allons soit générer une vague nouvelle de colère de la part de nos contacts, soit contribuer à alimenter, paradoxalement, suivant le principe des égrégores, la source même du vecteur, ce qui n’est pas mieux (pour plus de renseignements sur les égrégores, vous pouvez consulter mon article sur le sujet ici). Enfin, nous pourrons également « heurter la sensibilité » de nos contacts, ce qui n’est guère plus bienveillant !


Alors, pour s’en échapper, on veut rêver et compenser… en se demandant pourquoi cette colère prend tant de place dans nos vies.


« Une part certaine de matérialisme et d’envie(s) » :


Le deuxième type de publications que l’on rencontre en ligne concerne les biens matériels et autres rêves vendus à « prix d’ami. »


Nos vies se gangrénant de cette colère, chacun cherche donc à trouver un moyen de compenser. On cherche une pseudo joie et un pseudo bonheur tout aussi artificiels et virtuels que les murs sur lesquels on a épanché notre colère.


Ce besoin, les « industriels » l’ont bien compris, notamment en utilisant les « starlettes » du moment pour leurs placements de produit. Quelle vedette de la téléréalité, quel youtubeur n’a pas de contrat pour faire de la publicité au cours de ses interventions sur la Toile ? Et plus ils sont populaires, plus les entreprises investissent.


La place de la publicité, chez Facebook, est notamment au cœur de la tempête en ce moment. Le géant vacille, et promet dorénavant plus de publications de la part des « amis » que de publicités. Ne nous leurrons pas, ils ne sont pas tombés dans la philanthropie ni n’ont trouvé l’adresse du nuage des Bisounours ! La « transformation » ne date pas d’hier mais de l’époque où vous avez vu surgir sur vos murs des « rappels de souvenirs… » Les statisticiens de chez Facebook se sont en effet aperçu que les utilisateurs publiaient de moins de contenu vraiment « personnel », source inépuisables de suggestions pour les algorithmes publicitaires maisons. L’utilisateur lambda se contentant ces dernières années de partager, commenter, liker du contenu purement « factuel », on ne savait plus grand-chose sur ses véritables goûts et envies… d’où un manque à gagner certains pour le département publicité de Facebook. En nous renvoyant également vers des publications actuelles plus « personnelles », ils espèrent ainsi ressortir certains algorithmes juteux des tiroirs.


Alors ils ont eu la gentille idée (sic) de nous rappeler régulièrement le bon vieux temps où nous racontions vraiment notre vie au lieu de laisser exprimer notre colère à longueur de temps. D’ailleurs, c’est marrant, mais je n’ai pas encore eu de propositions de « ramener à la vie » mes posts où je vilipendais la SNCF… bizarre, non ? On me renvoie surtout mes posts extraits du Monde de Oui-Oui. Sans commentaire.


Je ne m’étendrai pas sur tous les prétextes de célébrations que le même Facebook nous propose… Vous avez compris le fond de ma pensée…


Et nous gobons tous ! (et tout…)


Nous exposons aussi et ainsi nos rêves, nos envies, nos placebos pour nous extraire de cette gangue de colère dans laquelle nous nous sommes fourrés et que nous entretenons souvent à l’insu de notre plein gré.


Nous nous exposons dans notre stricte matérialité et dans notre matérialisme, ce qui nous amène au point suivant. Même si au passage, on peut bien se demander pourquoi afficher le « matériel » compte tant que ça…


« Du narcissisme à l’envi » :


Je dois l’avouer, en écrivant l’expression la première fois dans l’article, j’ai fait un lapsus : j’ai rajouté un « e » à envi… L’expression prend alors un tout autre sens, mais qui n’est pas non plus dépourvu d’intérêt dans notre propos.


On ne peut pas publier uniquement que du négatif, même si c’est – inconsciemment – à des fins auto-thérapeutiques… Alors on essaye de se rassurer comme on peut. Une forme de méthode Couet nous pousse à nous montrer sous notre meilleur jour, pour montrer que, malgré tout, tout va bien dans le « Meilleur des Mondes » – Je vous invite à lire le livre éponyme, pour ceux qui ne le connaissent pas encore : instructif et visionnaire !


La différence entre ce point et le précédent réside dans ce simple « e » d’envi, d’où d’ailleurs ma propre méprise. L’exposition du côté « matériel » va servir à conforter notre image auprès des autres, à assoir notre réussite, à prouver que nous ne manquons de rien : nous pouvons nous payer une nouvelle voiture, nous … ; nous pouvons refaire notre appartement, nous… Et surtout, ça montre combien nous sommes heureux ! Nous avons justement tout ce qu’il faut pour notre bonheur !


Du moins en apparence…


Ce qui m’amène à parler des fameux « selfies » : traduit littéralement de l’anglais, self signifie « Soi », soit, sous un autre nom, l’Ego. C’est la partie « consciente », visible, projetée et « projetante » de notre système de pensée, le front office, qui gère, analyse, et répond en direct aux informations que nous recevons tout au long de la journée. Il se construit sur la somme de nos expériences vécues, et résulte des « filtres » apposés depuis notre naissance sur notre inconscient.


Avez-vous remarqué que sur la presque totalité des selfies on ne voit pas (plus !) vraiment le cadre dans lequel la photo a été prise, mais seulement la ou les personnes qui s’y trouvaient ? Si au départ, le principe était de dire « regardez, j’y étais ! », la plupart du temps, j’ai juste envie de répondre « certes, mais où ?… » On en est d’ailleurs arrivé, avec l’avènement d’Instagram et consorts, à des selfies « sans cadre précis», juste pour se prendre en photo. Quitte à ce que ledit cadre dans lequel on a pris ladite photo la tourne en ridicule, mais… « Putain qu’est-ce qu’on est beau dessus ! »


Les comportements, les émotions et les sentiments extrêmes sont en règle générale l’expression du refoulement de leur opposé, et le rapport est indubitablement proportionnel. Que nous raconte donc cette surexposition volontaire et – plus ou moins bien – maîtrisée ? Que montrons-nous donc que nous voulons tant cacher ? Pourquoi tenons-nous donc tant que cela à nous montrer, à tenter désespérément à nous montrer sous notre meilleur jour ?


A la fin de chacun des précédents points, j’ai laissé une question en suspens. Ces questions vont nous amener au cœur et à la raison de cet article (le corps). Ainsi nous aurons abordé les trois aspects de la chose – Corps / Sentiment / Pensée – pour nous conduire au quatrième état, la Spiritualité, c’est-à-dire un aboutissement évolutif et qui nous aura fait grandir en notre for intérieur, nous rapprochant encore un peu plus de notre « âme. »


Un rappel du contexte


Nous avons abordé dans l’article précédent cité en introduction le contrôle émotionnel par les couleurs dans notre environnement de vie et de travail. Nous avons compris les leviers existant entre Tristesse, Peur et Colère, et comment ce fameux Zen que l’on nous vend à tout bout de champ pour nous rassurer nous maintient en fait dans cette soupe émotionnelle fort peu agréable à vivre.


Pour mémoire, le blanc et le gris omniprésents dans nos intérieurs, qu’ils soient privés ou professionnels, stimulent la Tristesse. Selon la Roue des Cinq Eléments lue dans sa version « émotionnelle », cette Tristesse nourrit la Peur, qui à son tour nourrit la Colère.


Dans le même temps, selon les règles d’interactions qui régissent ces Roues, cet excès de Tristesse contraint d’autant la Colère, qui est pourtant sur-nourrie par la Peur. Nous nous retrouvons dans une forme de rapport bipolaire, avec une émotion qui est autant nourrie qu’elle est contrainte. Les couleurs « imposées » dans nos lieux de vie, par leur omniprésence, empêchent de facto cette Colère de s’exprimer. Il faut donc qu’elle s’exprime d’une manière ou d’une autre… Puisqu’une chape est solidement posée sur nos intérieurs pour qu’elle s’exprime le moins possible, elle va donc exploser… à l’extérieur ! Là où les couleurs ont – encore – le droit de s’exprimer.


« Encore », car, au passage, avez-vous jamais remarqué les monochromies fracassantes des films d’anticipation et de science-fiction ? Plus nos avenirs sont catastrophiques et chaotiques, plus les intérieurs et les extérieurs sont filmés en 256 nuances d’une même couleur, la plus « neutre » qui soit si possible ! Ou la plus sombre, au choix…


Dans le précédent article je n’ai fait qu’effleurer le rapport entre Colère et Joie, la relation « suivante » dans la Roue. J’avais évoqué « l’inutilité » de rajouter des « touches » de bois dans notre décoration comme cela nous est si « bienveillamment (sic) » suggéré. Je rajouterai ici qu’il en est de même des seules couleurs « autorisées », mais uniquement par touches s’il vous plait, à savoir le vert et le framboise/fuchsia fluo et leurs dérivés que l’on retrouve un peu partout. Le vert est justement une couleur qui fait référence à l’élément Bois, et donc à la Colère. Le framboise/fuchsia est, lui, une couleur ambivalente :


– Il appartient pour la moitié de sa composition à la gamme des rouges, et donc des couleurs relatives à la Joie

– Pour l’autre moitié, il fait référence à la gamme des rose, qui fait écho à l’Elément Terre en général (C’est une des couleurs maîtresses du Sud-Ouest, secteur Terre), et à l’Emotion Réflexion


La Colère étant « sous-contrôle », du moins en apparence, l’on nous autorise à disposer d’un peu de Joie et de droit de Réfléchir…


C’est-y pô crô meugnon tout ça ???


« Mais on trouve aussi d’autres couleurs !!! », je vous vois monter d’ici au créneau. Certes, je le concède, jusqu’à un certain point : on les trouve sous forme « vive » auprès de professionnels en la matière – décorateurs professionnels, agences commerciales de fabricants de peinture, papier-peint, etc. – et par conséquent pas forcément accessible au consommateur « grand public », au « panier moyen de la ménagère » comme on dit si bien ; quant aux autres vecteurs de vente, les couleurs proposées le sont sous leur forme pastel, c’est-à-dire adoucie, pour ne pas dire délavée ou édulcorée… Il ne faudrait pas qu’elle puisse faire trop d’effet, sait-on jamais, alors autant « noyer le poisson… » Et surtout le client…


Mais l’analyse mérite d’aller plus loin. Notamment de s’intéresser, justement, à ces interactions entre Colère et Joie, de comprendre grâce à cela ce qui se passe sur nos média sociaux, comme évoqué dans la partie précédente de cet article et, ce qui sera particulièrement instructif, d’évoquer les résonances avec les symboliques mêmes propres aux secteurs concernés par les couleurs et les Emotions.


Attachez vos ceintures, nous repartons dans la Roue des Emotions !


Emotions sous ordonnance


Je l’ai déjà évoqué ailleurs mais je le répète ici, les couleurs dites « tendances », pour une saison ou une année, sont pré-décidées. Il est, chaque année, décrété quelles seront les couleurs de l’année à venir. Il y a même une base « officieuse » pour en tenir compte, le fameux Pantone, qui référence et code toutes les couleurs possibles et imaginables mais qui, chaque année, édite les palettes à utiliser pour la saison à venir. Sur le net, il est alors de bon ton que votre site soit « conforme » à la charte Pantone en vigueur, au risque de passer pour un… je ne sais quoi d’ailleurs !… (mais en tout cas pas quelque chose de sympa !)


Pour information, au passage, la plupart des couleurs codifiées sont des couleurs dites « métamères », soit, pour faire très simple, des couleurs créées à partir de mélanges de nuances, et non des couleurs « franches », brutes, basiques… D’où d’ailleurs les fameuses robes, commodes, et tests de couleurs qui divisent (tiens ?…) régulièrement la toile. Il ne fait jamais oublier que les couleurs sont des conventions : il a été décrété que telle perception de telle longueur d’onde correspond à telle appellation de couleur. Le seul hic c’est que personne n’a de vision parfaite, notamment des couleurs… Quand en plus vous rajoutez le principe des nuances au milieu… Enfin, bref, vous m’avez compris…


Moi-même, qui porte une attention certaine aux couleurs dans ma maîtrise Feng Shui, j’ai dû composer avec les tons Pantone « autorisés » à l’époque de la création de notre site web. Là où je voulais du rouge, du jaune, du bleu, du vert, etc., j’ai dû utiliser ceux de la palette Pantone quitte, malheureusement, à devoir édulcorer in fine (foutues nuances !…) la symbolique que je voulais faire passer avec la couleur originalement choisie. Non mais vous vous rendez compte, si en plus on nous autorisait à faire passer des messages à nos inconscients sans, forcément, pouvoir les contrôler !?


Mais où irait le monde ??? Personnellement, je vois où il est arrivé aujourd’hui, et ce n’est certainement pas là que je désire aller…


J’ai utilisé le terme « ordonnance » dans le titre de cette partie à dessein.


Quand nous allons chez le médecin, c’est pour être guéri (gai rit), et lui est là pour nous soigner (soi nier, je dis ça, je dis rien…). « Pour notre bien », pour « améliorer notre état de santé », il nous remet une « ordonnance. » Qu’est-ce qu’il est bienveillant ce médecin ! Il prend tant soin de nous, d’ailleurs il l’a juré dans son serment !


Ceux qui me connaissent savent que j’ai un faible, au-delà de celles « de texte », pour les « explications de maux. » Euh, pardon, de mots !… (lapsus volontaire…)


Ordonner signifie littéralement « donner un ordre », point barre.


Et sous-entend par conséquent toutes les conséquences imaginables, mais surtout négatives, si nous nous y soustrayons. Et gare à vous si vous ne suivez pas l’ordonnance remise par le médecin ! Pour le coup, ce n’est pas sur les réseaux sociaux qu’il exprimera sa colère à votre égard… Il y perdra certainement toute bienveillance paternaliste, celle que vous lui avez si facilement accordée lorsqu’il vous a remis ladite ordonnance. Cela étant, il faut le comprendre, vous avez contesté son « Autorité » (notamment en la matière), et remis implicitement ses capacités et ses compétences en doute. Si vous n’avez pas guéri avec l’arrêt du traitement, vous en porterez alors toutes les responsabilités (vous irez brûler en enfer, quoi…) et si vous avez eu la chance de guérir par vos propres moyens, vous représenterez une hérésie à son dogme (et vous irez donc « aussi » brûler en enfer !..)


Je tiens à préciser une chose : je n’ai personnellement rien contre la médecine allopathique, et la première chose que je m’interdis quand je pratique une séance de magnétisme, c’est d’interférer avec le traitement habituel du patient, de quelque manière que ce soit. Dans beaucoup de cas, le magnétisme est justement un facilitateur du traitement allopathique, et non un soin curatif à part entière. Nous œuvrons conjointement au bien-être de la personne, sur des plans différents mais complémentaires. Soi-nier, c’est-à-dire fermer le clapet au Soi, à l’Ego, devrait justement pouvoir permettre d’aller écouter les messages qui se cachent derrière, ceux de notre « âme », de notre « divin intérieur », de notre « Esprit », vous l’appellerez comme vous voulez, mais je pense que vous avez saisi le message.


Mais, au fait, nous parlions de couleur, non ? Et je viens de vous raconter des histoires de médecine… Aurais-je perdu la tête ?


Que nenni ! Reprenez juste le même texte, et remplacez « médecin » par « tendanceurs » et « ordonnance » par « palette Pantone » et vous aurez le même résultat ! Le concept me semblait juste plus simple à aborder en utilisant cette thématique, la notion de « bienveillance » du médecin étant plus « parlante », mais non moins simple à cerner comme nous avons pu le constater.


Les couleurs sont décidées pour notre bien, et si nous voulons aller bien, nous devons nous y conformer, c’est pourtant simple ?


Mais pourquoi on va pas mieux, alors ? Qu’est-ce qu’on a loupé en chemin ?


Eh bien c’est ce que nous allons aborder maintenant en allant un peu plus loin dans l’analyse « fengshuistique » des couleurs. Après le lien Couleur-Emotion, nous allons nous intéresser au lien Couleur-Symbolique de vie. Et c’est par ce biais-là, justement, que nous en apprendrons un peu plus sur la Relation Colère/Joie


Une vie au carré


En Feng Shui, l’outil qui ouvre la porte de l’analyse d’un plan s’appelle le Carré Loshu. Il s’agit d’une grille de lecture que le maître pose sur le plan, selon l’orientation prise à la boussole, afin de déterminer quelles pièces/parties du plan sont concernées par quels secteurs du Loshu. Sous sa forme « optimisée », c’est-à-dire avec le maximum d’informations qui lui sont relatives (découpage au moins en 72, notamment), le Loshu est également appelé Luo(-)pan.


La grille « commune » est carrée, découpée en neuf secteurs de surface égale. Si cette grille peut être « étirée » indifféremment en hauteur ou en largeur, sa forme restera en tout état de cause un parallélépipède rectangle. Point de cercle, losange, trapèze ou autres polygones. Par ailleurs, quel que soit la grille finale, les neufs secteurs restent d’une surface égale entre eux.


A chaque secteur est associé

– Principalement, à un niveau général de lecture :

o Une orientation (semi)cardinale

o Un chiffre

o Un des Cinq Eléments

o Les mouvements entre les secteurs – historiquement, en chinois, les Cinq Eléments s’appellent les Cinq « Mouvements »

– Mais également, entre autres :

o Une planète ou une constellation – d’où la notion de « mouvement »

o Un son


Lorsqu’il s’agit de passer à l’analyse en elle-même, le Loshu devient « Pakua » (ou Bagua, avec plus ou moins d’accents et d’espaces selon les écritures). Le Pakua détermine principalement les thématiques et les symboliques associées à chaque secteur. Il consolidera également le caractère Yin ou Yang d’un secteur, i.e. l’essence énergétique du secteur, tournée vers l’Intérieur pour le Yin, vers l’Extérieur pour le Yang (de manière ultra-schématique – pour l’instant – je le concède). Les thématiques seront identifiées suivant l’orientation (semi)cardinale du secteur. Un dessin valant mille mots, voici une grille avec les principales thématiques de chaque secteur :


Et voici maintenant le même mais uniquement pour les couleurs :


A partir de ces deux images, nous pouvons commencer à dresser un bilan de l’impact des couleurs actuellement « à la mode » sur nos pans de vie :


1/ Commençons par « l’overdose » de blanc et de gris que nous subissons en termes de « couleurs de fond. » Nous comprenons donc que les pans de vie qui sont le plus impactés, c’est-à-dire qui reçoivent une surdose d’énergie, d’autant plus dans les secteurs d’une maison ou d’un bureau qui les supporte, et qui sont en tout état de cause le plus nourris sont, tout d’abord :

– Les projets

– La créativité

– Le réseau/les amis

– La spiritualité


Arrêtons-nous quelques instants. Ne sont-ce justement pas les thèmes sur lesquels tourne le monde en ce moment ?


Tout, dans les entreprises, fonctionne dorénavant en mode « Projet. » Même dans des domaines où l’on n’y aurait pas pensé ! Tout, partout, n’est dorénavant que graphes de Gantt, jours/hommes, plans de charge, plannings, maîtrise d’ouvrage et d’œuvre, etc. On demande aux cadres et aux collaborateurs d’être sans cesse toujours plus créatifs, et surtout l’on invente (presque) tous les jours des méthodes (Lean, Agile et consorts) pour gérer… la gestion de projet ! Si, si, ça sert à ça…


Pourtant, on ne compte plus les employés à fleur de peau, qui étouffent dans leur travail, et entrent en dépression. Bizarre… Nous allons alors rappeler quelques concepts liés à ces secteurs en tenant compte que les couleurs ambiantes nourrissent plus que nécessaire ces énergies :


– Ce sont des secteurs Yin, qui est lié par essence à l’intériorité, la pensée, l’introversion, et, dans ses extrêmes, le refoulement

– En termes d’organes, en MTC, ils sont liés à la peau et aux poumons, c’est-à-dire le système respiratoire : étouffer, à fleur de peau, etc.

– L’Emotion de ces secteurs est la Tristesse : dépression


Vraiment bizarre…


Prenons maintenant les autres thématiques, à savoir notamment le réseau, l’aide, les amis. La spiritualité sera traitée à part, plus loin.


Que serait notre monde aujourd’hui sans la Toile, le Web, l’Internet quoi… et surtout, dès qu’il y a centre d’intérêt(s), dans tous les sens du terme, il y a regroupement. On est jugé au nombre de ses « amis » en lignes, de ses contacts, de ses « followers », au nombre de likes, de retweets, etc. On se doit d’être inscrit sur tel ou tel site pour être vu et reconnu. Même les rencontres de partenaires amoureux se font « en ligne »


Il me revient un passage de la Bible, dans le livre de la Révélation, ou Apocalypse de Saint Jean (Apocalypsos en grec signifie révélation, et pas « catastrophe ! »), au chapitre 13, les versets 16 à 18 :

« 16 Et elle fit que tous, petits et grands, riches et pauvres, libres et esclaves, reçussent une marque sur leur main droite ou sur leur front, 17 et que personne ne pût acheter ni vendre, sans avoir la marque, le nom de la bête ou le nombre de son nom. – Trad. Louis SEGOND »


Vous arrivez encore à faire beaucoup de choses sans le Net, vous ? Même les démarches administratives vous renvoient maintenant à des formulaires de pré-saisie en ligne. Ne serait-ce que pour déposer plainte à la Police, vous devez D’ABORD enregistrer votre plainte sur Internet, sinon elle ne sera pas reçue au Commissariat. Ubuesque mais véridique !


Ce texte fait initialement référence au fameux 666, le nombre de la Bête, devenu le Nombre du Diable. Quand on relit avec attention, d’une part on parle d’IMAGE de la Bête (verset 15), et d’autre part il s’agit uniquement d’un code d’accès à un instrument commercial. Certes imposé à tous (verset 16), mais indispensable (verset 17) pour « faire tourner la boutique », comme on dit familièrement.


Il y a d’ailleurs une anecdote au sujet de ce nombre qui me plait beaucoup : le texte a été rédigé en Grec, c’est incontestable, puisque c’était la « langue des érudits », même sous l’Empire Romain qui régnait alors (au passage Jules César n’a jamais pu dire « tu quoque mi fili » : il s’exprimait en grec !). L’Apôtre Jean, à qui est génériquement et généralement attribué ce livre de la Bible était d’origine juive, et Jésus lui-même s’est exprimé en hébreu et en araméen autant que faire se peut, la Bible le dit elle-même. Or, en Hébreu, les lettres sont aussi des nombres – d’où d’ailleurs la Kabbale, notamment, et la guématrie. Et devinez quoi : le 6 est associé à la lettre « VAV », qui dans notre alphabet correspond peu ou prou au W… En tout état de cause, je n’affirme rien, je constate juste une splendide coïncidence, qui en dépit d’un certain capillotractage, me plait beaucoup !


Juste pour le fun… avec quelle main utilisez-vous principalement la souris de votre ordinateur ?


Et surtout, vous savez quoi ??? 6, sur le Loshu et le Pakua, c’est le nombre du secteur Ouest, celui des projets et tout et tout, avec le blanc, le gris, la Tristesse et tout le toutim… Super bizarre, non ?


Moi, j’ai l’impression qu’on est en plein dedans ! Parce qu’au bout d’un moment, ça commence à faire beaucoup de coïncidences !…


Je terminerai simplement cet aparté par les paroles du verset 18, qui conclut d’ailleurs le chapitre 13 :

« C’est ici la sagesse. Que celui qui a de l’intelligence calcule le nombre de la bête. Car c’est un nombre d’homme, et son nombre est six cent soixante-six. »


Intéressons-nous maintenant aux deux autres couleurs principalement « autorisées » : le vert et le framboise, et aux « touches de bois » que j’évoquais dans l’article précédent.


2/ Le vert et le bois se rapportent eux aux mêmes secteurs, et leurs thématiques sont :

– La Santé

– La famille

– L’héritage, dans le sens de la transmission générationnelle et patrimoniale

– Les acquis, dans le sens quasi-comptable du terme

– La capacité à recevoir

– Les finances


Nous avons là une belle brochette de sujets de société, « actuels » au possible.


– Du fait de l’hégémonie et du monopole de l’industrie pharmaceutique nous avons presque perdu le contrôle de notre propre santé. Certains conspirationnistes vont même jusqu’à avancer que des maladies sont régulièrement artificiellement créées pour « qu’ils » puissent encore continuer à vendre leurs médicaments. Je n’irai pas jusque-là, mais honnêtement, la dernière visite chez mon généraliste m’a pour ainsi dire vacciné (sic). Certes, le fait que je n’ai besoin d’aller le voir que minimum tous les quatre ans n’arrange rien. Je comprends également que, pour le coup, un « bilan » de santé n’a jamais fait de mal à personne, vu le peu de fois que j’ai affaire à son corps de métier : autant s’assurer qu’effectivement que tout va bien, qu’il n’y a pas de vice-caché sous la carrosserie… J’adhère tout à fait au principe ! surtout qu’il me connait finalement très peu, mis à part les notes qu’il prend dans son fichier patients. Mais j’ai trouvé son attitude à mon égard, quand bien même je comprends son « intérêt pour le patient », particulièrement agressive. Il y a des marqueurs non-verbaux qui ne mentent pas. Visiblement je l’avais mis en colère (re-sic, si vous voyez ce que je veux dire). J’ai bien senti qu’il était inutile que je tente de lui expliquer quoi que ce soit, de lui parler du contexte de ma visite, du contexte même de mon état ce jour-là. J’ai pris mon ordonnance et je me la suis fermée. Au passage, une étude canadienne a « calculé » le temps moyen au bout duquel un médecin interrompait son patient pour « prendre la conversation en main. » Vous êtes prêts ??? 18 secondes. … .

– En ce qui concerne la famille, on ne fait pas mieux. La fameuse « cellule familiale » a complètement éclaté, n’en déplaise à des mouvements comme la Manif pour Tous. Personnellement, je ne juge rien, bien au contraire, car dans le fond, ce qui m’importe, c’est le bonheur des gens, quelle que soit la forme (et le genre) de leur famille. L’important est que chacun s’y épanouisse et que les enfants grandissent de manière équilibrée. C’est tout ce qui importe pour moi. Mais reconnaissons de manière objective que le modèle traditionnel judéo-chrétien a pris sa volée de plomb dans l’aile ! Prenez par exemple, vu que c’est encore frais, Johnny Hallyday : deux enfants de mère différentes, plusieurs épouses (ou pas), des enfants adoptés, et surtout des (demi)frères et sœurs de 20 à presque 40 ans d’écart…

– Ce qui nous amène au point suivant, la transmission générationnelle. De « trans- », c’est-à-dire linéaire, des ascendants vers les descendants, elle est devenue quasi « inter- »générationnelle. Le modèle s’est « aplati », et les reconstructions familiales actuelles font que quelques fois ce sont plus les « collatéraux » qui transmettent l’histoire familiale et le patrimoine historique que les ascendants.

– Dans ce méli-mélo, on n’en vient vite à oublier à qui est quoi, et surtout, l’histoire descendante se raccourcit, les racines réelles s’éloignant ou se divisant trop vite. La multiplication des grands-parents, par exemple, dans le cadre des familles « recomposées », disperse chaque histoire. Les enfants grandissent donc avec moins « d’acquis », justement. On associe trop souvent le mot patrimoine avec les finances. Un retour à l’étymologie nous rappelle qu’il fait écho simplement au père et à la mère. En effet, si le préfixe pater est vite éloquent, il faut savoir que « moine » renvoie en fait à la Lune, en l’occurrence la symbolique du féminin, de la mère. Avant de parler pépettes, on parle juste de ce que le père et la mère « transmettent. » On est d’ailleurs toujours obligé de préciser de quel « patrimoine » on parle pour ne pas se méprendre, CQFD…

– La capacité à recevoir… vaste sujet ! pour avoir des acquis, il faut forcément les avoir reçus ! à défaut de les avoir acquis, justement… Ce n’est que comme cela que le patrimoine grandira, quel qu’il soit. Ce « secteur » nous rappelle qu’il faut rester ouvert à ce qui nous arrive, et surtout l’accepter, pour pouvoir avancer. Beaucoup d’articles sur le Feng Shui insistent sur le Sud-Ouest, le secteur du Couple, pour « aider » les gens à trouver l’Amour. Or pour que la démarche soit efficace, il faut avant tout que le secteur relatif au Recevoir (le Sud Est, en l’Etat) soit équilibré. En effet, s’il ne l’est pas, la ou le partenaire le sera très certainement à hauteur du déséquilibre au Sud Est. N’oublions pas qu’encore, de nos jours, argent et amour sont encore très liés. Dans notre civilisation dite « occidentale », les usages se sont plutôt perdus, mais rappelez-vous les dots. Dans certaines régions du monde, un homme ne peut encore, de nos jours, demander une fille en mariage s’il ne possède pas un certain montant d’argent, ou un cheptel particulier, ou tout simplement un lieu d’habitation. Ces us et coutumes procèdent du principe somme toute assez logique qu’il faut avoir certains moyens pour entretenir la vie d’un ménage (et pas « une femme », au sens occidental du terme…).

– Cette réflexion nous amène donc au nerf, non pas de la guerre, mais du secteur : l’argent ! Aujourd’hui, les organismes de crédit ont plus que pignon sur rue, ils font de la publicité sur tous les supports possibles ! Et s’il y a encore quelques années ils vous vendaient du rêve pour vous faire acheter leurs produits – car oui, un crédit « s’achète » –, ils se battent aujourd’hui quasi-uniquement sur la compétitivité de leurs taux. Et comme le recours au crédit est devenu un bien de consommation de masse, les plus futés ont mis également l’accent sur la qualité de leur service client. Sans compter les organismes qui se sont mis à faire du crédit alors que ce n’est pas leur métier premier… Les gens ont tellement besoin de « plus d’argent » pour toujours consommer plus les biens qui sont sans cesse mis sur le marché qu’il faut bien leur donner plus de moyen d’en avoir plus, justement ! Surtout que ça rapporte ! Et si par le plus grand des malheurs vous n’êtes plus dans la capacité de rembourser, certains tenteront toutes les pressions et menaces possibles pour rentrer dans leurs frais. Ils ont trop à perdre. Je n’irai pas jusqu’à dire que le recours au crédit est devenu une forme d’addiction, mais que penser quand vous voyez le message « officiel » d’avertissement quand vous souscrivez à un crédit, message qui ressemble à celui que l’on trouve pour l’alcool, le tabac et les jeux… Bizarre, non ?


Le hic, en fait, provient du fait que comprimés, compressés, bridés de toutes parts, nous avons besoin de (nous) prouver que tout va (quand même) bien. Si l’achat de bien porte une grosse part compensatoire dans notre vie bien morne et monochrome, il sert aussi à construire une façade « plaisante », attrayante et attirante pour l’extérieur, qu’importe si derrière tout est en ruine. Ce qui nous amène logiquement au secteur suivant, celui relatif, émotionnellement, à la Joie


3/ Le secteur associé à la Joie porte les thématiques suivantes :

– L’Image

o Que l’on a de soi

o Que l’on projette

o Qui est perçue par les autres

o La réussite

o La célébrité


J’évoquais dans le point précédent la relation entre le secteur du « Recevoir » et le « secteur du Couple », qui n’est ni plus ni moins que celui d’aller vers l’Autre, ou LES autres, car c’est avant le secteur des Relations en général. Est-ce donc un hasard si le secteur relatif à l’Image, quel que soit le côté du projecteur ou du miroir, se trouve juste au milieu des deux ?

Nous vivons dans une société où la plupart d’entre nous éprouvent un besoin quasi compulsif de « se mettre en scène », de se présenter sous son meilleur jour. De se différencier. De sortir du lot.


En tout état de cause, nous ne devons pas oublier que ce secteur est le seul de tout le Pakua qui est associé à la Joie, la « seule » émotion positive, et pas que chez les chinois, puisque dans les référentiels occidentaux c’est pareil. Nous avons bien compris au fil de cet article et du précédent les cycles d’engendrement des Emotions, et combien notre Colère et la Joie qu’elle engendre sont malmenées par la monochromie ambiante. Faute de pouvoir gérer correctement notre Colère, de « l’équilibrer », comme toutes les autres émotions, mêmes négatives, notre Joie en prend par conséquent, proportionnellement, un sacré coup. Or, tout comme la Colère, via les média sociaux, il faut bien que l’on trouve un peu de Joie dans notre vie, non ?


Alors, faute de pouvoir exprimer « directement » sa Joie, on va le faire de manière détournée, en utilisant de manière détournée une de ses thématiques : l’Image. Et, à défaut de les trouver « dans la vraie vie », on va, sur des supports virtuels, utiliser des caractéristiques des deux secteurs voisins, que nous avons évoqués au tout début de cette partie : nous allons mettre en scène nos acquis, et nous rendre attractif pour générer des relations, certes toutes aussi virtuelles que les supports sur lesquels nous nous exposons. Reconnaissons-là que ce n’est qu’un pis-aller, mais oserais-je dire que, quelque part, c’est un peu tout ce qu’il nous reste ?


Car là encore, mis à part la mode des « duck faces » (les becs de canard), il est de bon ton d’être heureux, quitte à surjouer, quand on prend un selfie !… Mais même ces duck faces, si l’on s’y attarde un peu, ne sont pas dénués d’intérêt. En effet, si, quand ils sont fait volontairement, ils tendent à singer les lèvres ultra-botoxées (et par conséquence tout aussi « pulpeuses » et proéminentes de certaines stars), ils font appel à l’inconscient « génétique », notamment celui de la gent masculine… Je m’explique : depuis l’apparition des mammifères et de « l’homme », en période d’ovulation, les lèvres des « femelles », buccales ET génitales, rougissent et gonflent, signifiant « visuellement » aux mâles qu’il est « temps d’accomplir leur devoir. » La proéminence des lèvres buccales, qu’elle soit artificielle ou « singées » est donc un signal beaucoup moins innocent qu’il n’y parait. C’est un outil de séduction outré, dans le plein sens du terme, une déformation et une exagération volontaire de l’image que l’on projette pour être « encore plus aimée. »


Je ne redévelopperai pas par contre le fait, déjà évoqué plus haut que l’on ne se photographie plus « dans l’endroit » pour prouver qu’on y était : on se selfise tout court, surtout en gros plan, et le plus « heureux » possible. In fine, c’est tout ce qui compte : « claquer son bonheur à la gueule du monde ! » Désolé pour le vocabulaire, mais je pense qu’il est quand même plutôt révélateur de l’intention, même si elle est inconsciente, qui se trouve derrière le selfie. Il y a, en anglais, une expression que j’adore : « Me, myself and I » – Moi, mon Soi, et Je – pour indiquer que l’on était « entièrement » à quelque chose. Si au départ cette expression signifiait une forme de complétude de l’être, elle a fini par évoluer en un « détriplement » de la personne… genre « si vous n’avez pas compris qui je suis, je suis venu à trois. » Et je trouve qu’elle s’applique finalement très bien au principe de la gestion de l’image dans notre société.


Mais ne nous leurrons pas, là, encore, tout est devenu (très) contrôlé. Rappelons-nous que, même si nous crevons de goûter à la Joie et au Bonheur, nous n’avons droit qu’à des petites touches des couleurs idoines dans notre vie. En effet, si nous étions trop heureux, nous n’aurions pas besoin de compenser nos malheurs en consommant… C’est très raccourci, je l’avoue, mais pas si loin de la vérité, et je pense que mes deux articles réunis valent bien la démonstration qui mène à cette partie de la conclusion.


N’oublions pas non plus que la Joie et la Colère sont très proches dans la Roue des Emotions. Et que notre société est particulièrement « codifiée », réglementée, et surtout de plus en plus pseudo-bienpensante… Sous prétexte de « gommer les différences » par une forme de pseudo laïcité, on finit par gommer les identités tout court. Et paradoxalement, on ne peut plus respecter la différence et la diversité, puisqu’elles sont censées ne pas être exprimées puisque tout le monde est censé être pareil… Du coup, tout ce qui sort du lot, qui présente une différence avec la masse est automatiquement ostracisé, vilipendé, mis au pilori, voire pendu haut et court sur la place publique. Et pour le coup, on a un motif « officiel », dans tous les sens du terme, pour se mettre en colère ! CQFD.


C’est pour ça que « sortir du lot » et « mettre en scène » son bonheur sont également codifiés, au risque d’encourir l’ire de la plèbe. Ire générée certes par le non-respect des « conventions-censées-apporter-le-même-bonheur-à-tout-le-monde », mais aussi, et surtout, soyons honnêtes, par une forme de jalousie plus ou moins consciente car « eux » ont osé afficher et assumer une différence quand leurs détracteurs n’en auront jamais les tripes, pour ne pas dire autre chose…


Et la spiritualité dans tout ça me direz-vous, que vient-elle faire au milieu ? J’ai par deux fois reporté le sujet dans cet article. Il serait peut-être temps que je l’aborde, non ?


« Car Dieu est esprit, et vous devez l’adorer avec l’Esprit » – Jean 5 :23


Nous l’avons vu plus haut, le thème de la Spiritualité s’affiche de plus en plus dans les média sociaux, et surtout, elle fait partie d’une des grandes thématiques associées aux 256 nuances de gris dans lesquelles on « veut nous faire vivre. »


Les religions avaient, depuis quelques décennies déjà, fait long feu, laissant la place à un nouveau culte, celui de la consommation, avec ses temples dédiés, les centres commerciaux monumentaux. La vague New Age, avec son côté Youpi-tralala-cuicui-les-ptits-zoiseaux semblait bel et bien enterrée.


Ces mouvements ont leurs défauts, mais ils présentaient pourtant certains avantages pour la société.


Au passage, je ferai remarquer que si l’imagerie New Age est particulièrement colorée, voire psychédélique, l’iconographie religieuse, quelle que soit la religion, n’est pas non plus en reste question couleurs. Je dis ça… vous commencez à connaître la suite !


Ces mouvements ont tenté, tant bien que mal, de donner un sens à la vie des hommes. Que ce soit en leur promettant un paradis post-mortem, ou en leur permettant « d’y » accéder par des moyens détournés, mais surtout plus rapides (et répétables) ! Si pour les religions le respect, de soi et des autres, est le moyen d’accéder à une vie meilleure, dans le New Age il en est la source. Dans la plupart des religions, Dieu est « dehors », à part, dans le New Age, il est en soi, part de soi, mais aussi le tout qui fait que l’on est soi et que l’univers existe.

Je pourrais continuer à faire la liste des différences, mais vous avez certainement constaté que les mécanismes inhérents sont identiques. D’une manière ou d’une autre, ils donnaient, chacun, sens et structure à nos vies.


Cependant, si religions et New Age promettent le bonheur, paradoxalement ils ont deux approches complètement opposées du plaisir per se. Bizarre, non ? Eh bien, scientifiquement parlant, les mécanismes ne sont pas les mêmes dans le corps humain ! Ça vous en bouche un coin ? Je vais tâcher d’être le plus simple possible dans mes explications :

– La « satisfaction » et, in fine, la Joie, dans notre cerveau, est gérée par deux agents, la sérotonine et la dopamine.

– La sérotonine est considérée comme l’agent du bonheur, la dopamine celui du plaisir

– La sérotonine est un inhibiteur. Elle est globalement en lien avec la « gestion des ressources » dans notre corps. C’est, d’une certaine manière, celle qui va dire « tout va bien, pas de panique, tous les voyants sont au vert. » Par son effet temporisateur, c’est en quelque sorte l’hormone de la « paix dans le corps », de l’harmonie, du contentement, et par conséquent de la confiance, car quand tout va bien, on peut tout faire, et on se sent surtout capable de tout. Et surtout, elle agit en permanence, et donc dans le long-terme.

– La dopamine, de par son nom évoque effectivement la notion de « dop »age… C’est un excitant. Mais elle fonctionne par « shoots. » Elle déclenche des décharges ponctuelles de plaisir, pour « maintenir à flot » la bonne humeur ambiante. La dopamine a cependant deux inconvénients majeurs :

o Elle a tendance à garder le dernier seuil de plaisir atteint, souvent supérieur à la normale – norme gérée par la sérotonine, justement – comme « dernier seuil de référence de bien-être. » Et il y a forcément un moment où l’écart entre le seuil « normal » « maintenu » par la sérotonine et celui généré « ponctuellement » par la dopamine devient insupportable. Alors le corps, pour compenser, va réclamer de plus en plus de shoots de dopamine, pour compenser la « contrainte » imposée par la sérotonine. D’où toutes les formes d’addictions : le corps réclame toujours plus de « frissons » pour maintenir un niveau qui n’est en tout état de cause pas naturel ni normal, niveau qui, en plus, de par l’effet même de la dopamine, ne cesse de s’élever. La sérotonine, de son côté, se retrouve avec en plus de boulot, à devoir lutter encore plus pour tout garder – autant que faire se peut – dans ses référentiels idéaux. Et donc va elle-même devoir être surproduite.

o La dopamine instille des décharges dans notre système nerveux et, nous l’avons compris, finit, si le « plaisir » n’est pas « géré », par en envoyer de plus en plus. Et que fait une centrale qui reçoit trop de courant ? Elle disjoncte. Dans notre corps – parce que le cerveau n’est pas l’unique siège des neurones – la sérotonine commence par « cramer » les neurones, comme les fils qui fondent et les fusibles qui sautent avant l’extinction complète du système. Sympa, non ?


J’en profiterai pour apporter une petite correction « personnelle » à une expression souvent utilisée : « accro à l’adrénaline. » Ce serait plutôt « accro à la dopamine ! » Cette pauvre adrénaline que l’on fustige n’est pourtant qu’un « booster » de carburant, comme lorsque l’on active la fonction « Nitro» sur les voitures dans les jeux vidéo… Schématiquement, l’adrénaline sert à maintenir et soutenir l’activité du cœur, rien d’autre, mais vu que la dopamine, mal gérée, finit par en demander toujours plus, la production d’adrénaline est obligée de suivre pour maintenir la machine, via le cœur, à la vitesse demandée (et non la « bonne vitesse ! »). On parle rarement du sport comme une addiction, même si cette expression relative à l’adrénaline est souvent employée pour des sportifs, car le sport, « c’est bon pour la santé ! », et pourtant tous les mécanismes que nous venons d’évoquer ici se produisent dans la pratique sportive. D’où, vous l’aurez sûrement constaté autour de vous, le basculement, à partir d’un certain seuil de pratique, et le changement radical de vie de certaines personnes dans la pratique de leur sport. Plus rien d’autre ne compte pour eux, toute leur vie finit par s’organiser autour de leur sport, et surtout, ils en viennent presque à ne plus rien vivre à côté. Une forme de fuite en avant ?


Prendre le sport comme exemple est loin d’être innocent de ma part. Car de nos jours, il est devenu une sorte de nouvelle religion. Sous prétexte que, comme je le disais plus haut, « c’est bon pour la santé », le sport ne peut pas être nocif ! Or, comme tout le reste, sauf à être sportif professionnel, quelqu’un dont c’est le métier, « l’excès de sport est dangereux pour la santé… » Mais, pour le coup, vous ne verrez jamais d’affichette en ce sens dans les salles de sport ou dans les chaines de magasin d’équipements idoines. Et pourtant, combien de gens pratiquent la course, le vélo, la natation de manière intensive ? Beaucoup !


Méfions-nous alors de la fameuse expression « ça me vide la tête… » Vous comprenez maintenant que, dans certains cas, c’est vrai !


Ce qui nous amène effectivement à se demander si se vider la tête est vraiment la source du bonheur ! Vu comme ça, vous conviendrez que non !


Bon alors, on fait quoi ? déjà qu’on nous oblige à vivre en 256 nuances de gris pour pouvoir nous faire consommer plus et ne pas réfléchir, et surtout ne pas se rebeller contre cet état de fait… Ya de quoi s’arracher les cheveux ! Surtout si en plus ces mêmes contraintes nous poussent intrinsèquement (et tout aussi fort) à élever notre esprit !?


Et si nous retournions vers ce qui fonctionnait bien « avant ? »


Et pourquoi retournerions-nous justement vers ce qui fonctionnait mieux avant ?


Les religions, en promettant un monde meilleur « après », et en « dictant » ce qu’il faut faire en attendant pour atteindre ce but, sont un peu la sérotonine de l’Esprit (et pour le coup, j’ai pas dit cerveau…). En régulant la vie de leurs adeptes sur le long terme elles leur permettent non seulement d’avoir un but dans la vie – faire le « bien », ce qui en soi est plutôt positif – mais également de bénéficier d’un cadre (de vie) somme toute équilibré. Pour elles, la mise en pratique des vertus qu’elles prônent suffisent, d’une certaine façon à maintenir leurs ouailles dans un état de « tout va bien, tout tourne rond, tout est au vert », comme la sérotonine. On comprendra d’ailleurs que ce n’est pas pour rien qu’elles tapent si véhémentement sur les « plaisirs de la vie. » Le tout sous le contrôle « bienveillant » d’un Dieu tout puissant, plein d’amour, mais dont il faut craindre le courroux si l’on contrevient à ses ordonnances (spéciale dédicace !).


Quitte à tomber dans ce cas dans la « bigoterie », forme de « plaisir inversé » : faute de pouvoir assouvir certaines pulsions proscrites, le bigot va trouver ses shoots de dopamine dans l’excellence de son attitude, dans le suivi et l’application stricto senso des préceptes. Et comme dans le processus de la dopamine, sa « tête se vidant », et son seuil de plaisir augmentant toujours plus, il deviendra fanatique, puis intégriste. Si le terme bigot fait souvent référence au catholicisme, il faut l’entendre ici pour TOUTES les religions.


De son côté, le New Age s’est débarrassé du Dieu-tout-puissant-bienveillant-colérique, en ramenant le divin à l’intérieur même de l’homme. Il existe certes une « Entité Suprême », source de tout ce qui existe, mais qui a plus le rôle d’initiateur et de coordonnateur (le « co- » change tout !). Nous sommes des êtres divins, et nous nous sommes « matérialisés » dans cette dimension terrestre : le but du je(u) (!) est d’emmagasiner lors de son voyage « terrestre » un maximum d’expériences, de « réparer » un maximum de choses en soi par les épreuves que l’on y vivra, afin de continuer son chemin évolutif vers la « source » dans les meilleures conditions possibles. C’est ici l’intégration du divin à l’homme et le principe de « quête ascensionnelle » vers du « toujours mieux » qui va donner les principes de vies et les règles à suivre. Si nous devons tant prendre soin que cela de nous, pourquoi irions-nous faire aux autres ce que nous ne devrions pas faire à nous-mêmes ? Ça ne vous rappelle pas quelque chose au passage ?


Mais là encore, comme pour les religions, il y a eu des dérapages… Raaaah ! Ces humains ! Ils comprendront donc jamais rien ???


Par « souci de bien faire », les New Agers ont voulu aller chercher les informations le plus à la « source possible. » Quitte à brûler les étapes, et le cerveau avec ! Pour trouver les « réponses » à l’intérieur de soi, il fallait trouver des moyens efficaces ! Si la méditation n’est pas née de la dernière pluie, puisqu’elle est utilisée depuis des millénaires dans certaines régions du monde, elle n’a visiblement pas permis à beaucoup de « descendre » assez loin en eux. Il a alors fallu avoir recours à des « stimulants… » Les chamans et les moines qui méditent selon des techniques millénaires en utilisent bien, eux ! Certes… Mais il y a une énorme différence pour eux. Car on pourrait presque dire qu’ils le font dans un cadre « réglementé. » Ils suivent un long apprentissage des techniques, dosages, usages, etc. Et, notamment, pour les chamans, sont choisis, par leurs pairs ou aînés, des individus ayant des « prédispositions » à cette charge.


Mais revenons à nos New Agers. N’oublions pas qu’ils sont « nés » en opposition à la religion, justement ! Marre d’attendre d’être morts pour être heureux, et surtout de mener une vie « contraignante », pavée d’interdits les plus divers, et surtout, où le plaisir était interdit ! C’était quand même plus simple, en décrétant la déité même de l’homme, de reprendre les choses en main, et surtout beaucoup plus rapide pour atteindre le bonheur ! Dieu tout-puissant-(…) n’attendait plus que les individus soient mort pour décider si finalement ils avaient accès à une vie post-mortem (sic) heureuse. Car en plus il y avait toujours le risque, dans les religions, de rater l’examen de sortie, malgré tous les efforts faits avant, et de ne pas être heureux après la mort ! Tout pour peut-être rien ? Autant laisser finalement le dieu intérieur et individuel décider en « temps réel » et construire une vie heureuse de son vivant ! L’intention est louable, sous cet aspect.


Mais ramener l’homme à ses propres interrogations n’est pas simple. Il a donc fallu aller contacter les « entités supérieures », ceux qui avaient réussi le voyage terrestre, pour leur demander conseil. Et puisque certains « professionnels » communiquaient si bien avec la Nature avec certaines « substances », pourquoi ne pas faire comme eux ? Et… patatras ! Belote et rebelote… L’usage non géré de ces substances a déclenché les mécanismes « dopaminiques » du cerveau, avec les conséquences que nous avons déjà évoquées…

Religion-New Age : match nul !


« Et vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous libèrera » – Jean 8 :32


Les intentions des deux parties que nous venons d’étudier sont hautement louables. Comme nous l’avons déjà évoqué, tant le cadre que l’espérance fournis par les deux sont tout à fait dans le principe « sérotonique », celui qui contribue au bonheur et non qui entretient un plaisir toujours plus addictif et ravageur. Même si dans les deux cas, nous avons évoqué les dérives dopaminiques de chacun.


Dans l’absolu, nous avons surtout devant nous les deux grandes équipes universelles de croyances : « Dieu est ailleurs et inaccessible » vs « Dieu est partout et accessible. » Un point commun cependant : dans les deux cas il faut quand même « galérer » pour l’atteindre… Conserver un bon équilibre sérotonine/dopamine n’est pas chose aisée, quelle que soit la voie que l’on a choisie.


SI ces dernières décennies tous deux avaient perdu du terrain et ont été presque oubliés au profit (sic) des « Dieux de l’Industrie » et de leur culte consumériste, nous arrivons ces dernières années à un point de rupture.


Notre société a fait le tour de question : consommer ne rend pas heureux « non plus. »

Ok. Soit. Mais on fait quoi, du coup ?


– On ne sait plus où est Dieu.

– On consomme tellement que l’on détruit notre planète – ou est-ce elle qui cherche à se débarrasser des « parasites » que nous sommes devenus ?

– On a presque tous au moins un crédit sur le dos, ne serait-ce même que pour habiter quelque part : rares sont ceux qui achètent encore cash leurs logements, et quand vous louez, vous payez pour quelque chose qui ne vous appartient pas, donc à perte.

– On n’est pas plus heureux qu’avant : quand je vois des articles qui expliquent comment « augmenter sa sérotonine », je me demande s’il faut rire ou pleurer… Quand on connait le rapport sérotonine/dopamine, ne faudrait-il pas plutôt penser à réviser notre notion du plaisir ? Comprendre que les Dieux de l’Industrie ont tout intérêt à entretenir ce besoin de nous « vider la tête », de compenser notre colère par le plaisir de l’achat, et donc encore plus nous endetter (n’oublions pas que c’est le même secteur en Feng Shui !).

– On est encore moins heureux avec les diktats chromatiques que l’on nous impose : une vie forcément (dans tous les sens du terme) triste, monotone, qui nourrit nos peurs, où l’on contraint notre colère et l’on nous autorise à être joyeux sous perfusion, où l’on a tout intérêt à être malade pour que l’industrie pharmaceutique s’engraisse…

– Dans le même temps – l’ont-ils vu venir ? – cette même monochromie nous pousse de plus en plus à nous tourner vers la Spiritualité, qui en apparence paraît complètement antinomique avec ce que l’on nous impose comme vie…


En effet, cette Spiritualité, justement, semble pouvoir apporter tellement de réponses, et surtout une opportunité d’échapper à cette morosité ambiante et étouffante : gris/blanc -> poumon -> Tristesse… vous vous souvenez ?


Quand on sent qu’on tombe, on se raccroche d’autant plus fort à ce qui nous paraît le plus solide. C’est « mécanique. » Nous assistons donc ces derniers temps à trois « mouvements » tout aussi radicaux les uns que les autres :


Le retour en force des religions, mais pas dans leurs versions softs : Là où paradoxalement les « instances supérieures » semblent prôner assouplissement et rassemblement, à la base, c’est fanatisme et intégrisme. La Manif pour Tous et Daesh, par exemple, ont fait ou font régulièrement les gros titres (si l’on rajoute derrière leurs « intérêts économiques » on comprend le « jackpot ! »), les partis politiques « extrêmes » gagnent de plus en plus d’adhérents, etc.

Une hyper-spiritualité : notre monde est devenu tellement matérialiste que l’attrait pour la Spiritualité est actuellement tout aussi exagéré. Quand on lance une bille dans un bol, elle va d’abord remonter sur le bord inverse avant de se stabiliser. Plus c’est cui-cui-les-ptits-zoiseaux, plus ça plait ! Car plus ça donne l’impression de s’échapper encore « plus haut » de nos tracas matériels quotidiens…

Un hyper-matérialisme : il ne faut pas oublier ceux à qui religions et spiritualité ne plaisent pas, ou surtout font peur. En effet, dans ces deux process, l’essentiel est surtout d’accepter de se remettre en question, que ce soit en rapport avec les attentes du Dieu Tout Puissant, ou celles de son divin intérieur. Et ces personnes, pour ne pas s’interroger sur elles-mêmes, vont se retourner vers ce qu’elles connaissent le mieux, et qui les rassure par son aspect concret : le « matériel. » Ca au moins, ça ne change pas !


Et pourtant cette Spiritualité est indubitablement et irrémédiablement, du moins à notre échelle humaine, dans l’air du temps.


Nombre de praticiens en médecines dites douces, parallèles, complémentaires ou alternatives savent déterminer le taux vibratoire de tout ce qui nous entoure. En plus, la Science est de plus en plus formelle avec les découvertes récentes, notamment en Physique Quantique : tout est « vibration. »


Notre Planète elle-même a son propre taux vibratoire, tout comme les humains, les animaux, les plantes, les minéraux, et les lieux, notamment ceux où nous habitons et travaillons. A partir d’un taux moyen qui correspond globalement à la moyenne du « vivant », il a été constaté que les hauts-lieux dits « sacrés » ont un taux vibratoire très élevé. Les personnes malades ont un taux faible, ou voient leur taux baisser pendant leur maladie. Les personnes reconnues comme « spirituelles » présentent par contre un taux plus élevé que la moyenne. Il a été établi une corrélation empirique entre la spiritualité et un taux vibratoire élevé. Au contraire, tout ce qui est (strictement) « matériel » vibre bas. Et que l’on prenne les religions ou le New Age, tous prônent une élévation maximale pendant notre « passage » sur Terre. Tous demandent de s’affranchir le plus possible du matériel pour s’élever vers le spirituel « de son vivant ! »


Un phénomène, astronomique celui-là, vient rajouter son « grain de sel » à l’Histoire. Si nous avons, pour des questions d’échelle et d’appréhension « pour notre petit cerveau humain », conscience que notre système solaire est une mécanique certes bien rôdée, nous oublions très vite qu’il se meut lui-même « en bloc » dans l’univers. Il faut dire aussi, à notre décharge, que l’échelle temporelle de ce déplacement dépasse largement la durée de vie d’un simple humain, voire celle de ce qui est considéré comme « l’Humanité. » Donc nous n’y pensons pas, ou très peu. Or, porté par la rotation même de notre galaxie-mère, la Voie lactée, notre système solaire « fait du manège » autour du centre de celle-ci, ou devrais-je dire des montagnes russes ! En effet, il se déplace selon un mouvement sinusoïdal par rapport à la tranche de la galaxie : un temps au-dessus, un temps en dessous, mais surtout, car elle est quand même plus épaisse qu’une feuille de papier, un temps « dans » la tranche de la Voie Lactée. Et là c’est un peu plus rock’n roll que quand on est « tout seul » au-dessus ou en dessous ! Nous passons dans le « tambour » de la galaxie, et comme pour une machine à laver, c’est un peu essorage à tous les étages, puisque nous sommes notamment beaucoup plus « en direct » avec l’énergie de son centre. Ce « passage » a pour conséquence une augmentation significative et surtout générale de tous les taux vibratoires impactés par la traversée. Et nous venons de voir qu’augmentation du taux vibratoire équivaut à élévation de la spiritualité. Donc, de toute façon, considérations fengshuistiques ou pas, nous y passerons, de gré, mais surtout de force !


Alors, comment ne pas ressortir trop « lessivé » et froissé de ce voyage ?


Le secteur central du Loshu représente l’Axe, l’équilibre, mais surtout l’ancrage. Il est associé à la Terre et à l’Emotion « Réflexion » qui, transcendée, mène à la bienveillance. Dans le Tao, berceau du Feng Shui, l’Homme est le lien entre le Ciel et la Terre. Il reçoit les énergies tant de l’un que de l’autre, mais se sert principalement de celle de la Terre pour s’élever vers le Ciel. Certains comparent en l’occurrence l’Homme à un arbre. Et il faut savoir que, pour qu’un arbre puisse s’élever, les ramifications des racines équivalent peu ou prou à la ramure qui s’élance vers le ciel. Pour bien s’élever, il faut donc bien s’ancrer. Sinon l’arbre risquerait d’être déséquilibré et arraché à la moindre brise.


Pour l’Homme, c’est pareil. Ce travail « ascensionnel » qui nous est demandé, que notre Dieu soit « dedans » ou « dehors », et surtout vu que d’une manière ou d’une autre nous avons compris qu’il devra être effectué, doit se faire selon certaines règles. Ce n’est pas pour rien que j’ai mentionné la Terre et la Réflexion en parlant du Centre du Loshu. Avant de continuer à développer, je rajouterai autre chose : la Terre, dans la Roue des Cinq Eléments nourrit … le Métal ! Et là, ça commence à faire tilt, n’est-ce pas ?


Le problème de nos 256 nuances de gris, c’est que le surplus d’énergie Métal est dû non pas à ce qu’il est « trop » nourri par l’Elément Terre, mais plutôt à sa propre surdose, pour ne pas dire overdose, d’où effectivement ce sentiment d’étouffement.


Je viens de vous citer l’axe et l’ancrage comme caractéristiques du Centre, secteur Terre, mais il ne faut pas oublier, si vous vous rappelez des illustrations, qu’il existe deux autres secteurs Terre dans le Loshu :


– Le premier, nous en avons déjà parlé, concerne l’Autre, les relations que nous avons avec lui, le Donner, en complément du secteur du Recevoir

– Le deuxième concerne l’éducation, la sagesse, mais aussi et surtout la capacité à se connaître soi, et par conséquent s’aimer soi


Si nous analysons les trois secteurs Terre en « enfilade », nous avons ainsi : « combien je me connais et m’aime, afin d’être le plus axé et ancré possible, pour pouvoir connaître et aimer l’Autre à hauteur de ce dont je suis capable envers moi-même. » Ça ne vous rappelle pas une parole biblique ? « Aimez-vous les uns les autres… » Les traductions actuelles ne rendent pas justice à la version originale qui dit en fait « Aimez-vous vous-même pour pouvoir aimer les autres comme vous vous aimez. » Mais ça faisait trop égoïste pour être catholique (sic)…


Cette notion d’ancrage, nous l’avons compris, est nécessaire pour éviter que nous nous déracinions, que nous retrouvions déconnectés, et ballotés çà et là, ce qui rendrait bien évidemment plus difficile d’atteindre le but que l’on s’est fixée. C’est là qu’entre en compte également la notion d’équilibre, de droiture, d’axe. Plus nous serons « droits », plus l’ascension sera facile et « rapide. » Il parait que la ligne droite est le chemin le plus court, n’est-ce pas ?


Nous comprendrons donc l’importance de faire un sage usage de notre capacité de Réflexion, de mener un véritable travail d’introspection individuelle, afin de mener notre quête spirituelle du mieux possible, quel qu’en soit le « moteur », ou la carotte qui nous fait avancer.


Nous comprendrons également qu’il convient de faire preuve de perspicacité, voire de circonspection quant à certains des moyens que nous utilisons actuellement pour revendiquer qui nous sommes, d’une part, et quant à ceux auxquels nous avons recours pour nous élever. Ce n’est pas parce que ça fait cuicui, que ça parle d’anges, de dimensions supérieures, de chakras et j’en passe et des meilleures, que c’est forcément bon pour nous. Assurons-nous que ceux que nous suivons et qui véhiculent ce genre de messages sont justement cohérent avec ce qu’ils disent – j’aurais tout aussi bien pu écrire « professent » pour certains, mais c’eut été médisant. Et soyez conscient que les individus qualifiés de spirituels sont humains comme vous : ils ont donc les mêmes défauts ! La seule différence est dans la manière dont eux les gèrent, dont ils les transcendent pour toujours s’élever, plutôt que de les ruminer ou de les/se comparer aux autres. Méfiez-vous entre autres, à ce sujet, de toute « citation » de pseudo sites de coaching qui « comparent » les gens entre eux, ceux qui prétendent que seule la souffrance conduit à comprendre les autres, etc. Il n’y a rien de bienveillant là-dedans. Chacun avance à sa propre vitesse, avec les moyens dont il dispose et surtout, s’il l’a décidé et en ses temps et heure.


Personne n’est meilleur que l’autre en ce bas monde.


Le mot de la fin – pour moins de maux ?


Une fois n’est pas coutume, je laisserai la conclusion à quelqu’un d’autre que moi, en l’état à Monsieur Jean-Gabriel Causse. Et pour le coup, maintenant que vous avez assez lu, vous n’aurez qu’à regarder la vidéo qui suit :



Et si je devais rajouter mon dernier grain de sel, je reprendrais juste sa question : « vous souvenez-vous de ce que vous ressentez lorsque l’on vous offre un bouquet de fleurs multicolore ? »


Voltaire disait quant à lui qu’il fallait « cultiver son jardin » : eh bien, qu’attendez-vous pour faire fleurir la Joie dans vos vies ???


Et surtout, comme dirait Zazie : « Zen, soyons zen ! »

 
 
 

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