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Les égrégores – ou De l’importance des Mass média et de leur influence sur notre vie

stevenclavel


Nous vivons à une époque où l’information est devenue presque immédiatement disponible, en étant de moins en moins filtrée, pour ne pas dire pas du tout… Il suffit de cliquer sur un lien sur internet, et abracadabra … tout est là !<!–more–> L’apparition des blogs, des sites persos, et surtout de Facebook ont contribué à la propagation de ces informations, toujours sans filtre. Des organismes, plus ou moins indépendants, ont même mis en place des logiciels de veille sur internet, pour déterminer « l’humeur » générale de notre civilisation. Par la collection de récurrences de mots, d’expressions, dans les conversations, les articles, les recherches sur les moteurs idoines, ils tirent des conclusions révélant les tendances du moment, si le « Monde » a peur, ou est confiant, etc. Sans le savoir, ces sites « calculent » une notion qui est familière au monde du magnétisme : les égrégores


L’égrégore est une forme de conscience partagée, d’inconscient collectif. Mais c’est surtout de l’énergie mise en commun, et redistribuée, à quelques particularités près… Nous en ressentons – et en créons, nous le verrons plus tard – bien plus que nous pourrions penser. Prenons un simple exemple, faisons appel à notre enfance : j’ai souvenir de longues heures avec mes copains de classe à préparer ensemble des devoirs à la maison. Pendant que nous travaillions, tous concentrés vers le même objectif, il n’était pas rare que nous ayons l’impression qu’une « bulle » s’était créée autour de nous, nous isolant du monde extérieur, et nous faisant au passage perdre la notion du temps. Après un certain temps de réflexions personnelles, la machine collective se lançait, et cela fusait dans tous les sens, nous nous « auto-portions » dans nos raisonnements et nos échanges. Avec le temps, j’ai appris à mettre des mots, à décoder tout cela :

  • Les temps de réflexion correspondaient au rassemblement de nos énergies respectives, et à leurs connexions entre elles.

  • Notre focalisation était le lien, le ciment entre ces énergies individuelles.

  • Une fois réunies, et le seuil « d’activité » atteint, ces énergies nous permettaient de nous activer.

Pourquoi ?


C’est là qu’intervient l’égrégore.


Comme évoqué dans l’article précédent, l’égrégore à un comportement particulier : L’égrégore se crée à partir de la somme des énergies individuelles d’un groupe. Une fois crée, il se nourrit des dites énergies. Mais cela ne s’arrête pas là !


Une fois constitué et nourrit, l’égrégore devient une entité énergétique autonome et indépendante … dont la force énergétique est supérieure à la simple somme des énergies individuelles qui l’ont créé ! Il se désolidarise du groupe qui l’a créé pour mieux l’englober. Indépendant, il va se nourrir certes de son groupe générateur – dans tous les sens du terme – mais va également commencer à chercher, puisqu’il prend de plus en plus de place, à aller se nourrir ailleurs.


Du moment où il existe, un égrégore devient une entité pour ainsi dire insatiable ! Et donc potentiellement impossible à gérer. C’est un peu le Diable de Tasmanie des dessins animés de notre enfance ! Et pourtant, chaque force contient en elle-même son propre défaut, sa propre faille… En effet, agir sur son « régime alimentaire » devient un des moyens de le contrôler. En changeant radicalement les énergies qui le nourrissent, en jouant sur les « quantités » et la « qualités » de ces énergies, en l’en privant tout simplement, on arrive finalement à avoir la main mise sur lui ! Et maintenant, me direz-vous, pourquoi est-ce que je vous ai parlé de tout cela ? Quel est finalement le rapport avec le titre de cet article ?


C’est ce que nous allons maintenant voir !


Maintenant que nous savons comment naît un égrégore, comment il grandit, et comment le contrôler, revenons-en donc au fameux titre de cet article ! Cette année 2015 aura été riche en égrégores puissants, mondiaux, et quelques fois dévastateurs : je vais surtout vous parler ici de « Je suis Charlie »…


Pourquoi celui-ci en particulier ? Parce qu’il est récent, mais surtout assez significatif des effets « pervers » d’un égrégore.


Qui n’a pas été touché, indigné par l’attentat qui a eu lieu le 7 janvier dans les locaux de Charlie Hebdo ? Peu de monde en réalité… et des deux côtés de la barrière ! je vous expliquerai plus loin cette petite phrase énigmatique … Le retentissement de cet attentat – comme en son temps le 11 septembre – a été international, mondial. L’on a vu fleurir de partout, sur les pages Facebook, dans les articles de presse, à la télé, sur les tee-shirts, le fameux « Je suis Charlie », blanc sur fond noir. Et pas qu’en France ! Certains le porte encore aujourd’hui fièrement comme avatar Facebook.


Les énergies du moment ont littéralement « résonné » au son de « Je suis Charlie », de manière étourdissante…


Mais qu’y a-t-il donc de « dangereux » à s’indigner ? La réponse tient en deux mots : s’indigner.



S’indigner… Il existe deux types de colère :

  • La colère dite « juste », saine et même utile. Elle est dépourvue de sentiments et d’émotions « connexes. » Elle ne « juge pas autrui » (sabelle Filliozat L’intelligence du cœur Marabout, 1997). C’est d’ailleurs pour cela qu’elle est très rare ! Que ce soit dans la tradition judéo-chrétienne ou bouddhiste, elle est « réservée à(ux) Dieu(x). »

  • Et puis il y a la colère « nourrie », selon l’expression consacrée. Elle est alimentée par la tristesse, la frustration, le ressentiment, j’en passe et des meilleures… On trouve rarement – pour ne pas dire jamais – de compassion, bienveillance, altruisme comme élément déclencheur et surtout nourricier d’une colère !

Et maintenant je pense que vous voyez où je veux en venir : Ce qui s’est voulu – et a été réellement – un formidable élan de solidarité, de compassion générale a effectivement créé un immense et puissant égrégore !


Mais regardons de plus près ce qui l’a nourri. On y retrouve pèle mêle :

  • de la tristesse : que de larmes ont coulé spontanément pendant cette période !

  • de la frustration : combien auraient aimé pouvoir faire quelque chose pour que cela n’arrive pas !

  • de l’impuissance : « c’est trop fort, trop gros pour moi, je ne peux pas lutter », « ce n’est malheureusement pas moi dans mon coin qui vais pouvoir faire quelque chose pour que ça ne recommence pas… »

  • du ressentiment : « ces p****** de terroristes, si je les tenais !… », « tout ça c’est la faute des religions !… »

Ce qui « partait d’un bon sentiment » – dans sa stricte acception – a créé un monumental égrégore. Mais celui-ci, in fine, a, il faut bien le reconnaître, bénéficié d’un régime que nous qualifierons « d’hyperprotéiné ! » Ce qui au départ était juste s’est rapidement transformé en une masse fantastique – et frénétique – d’émotions certes nécessaires, mais rarement classées la catégorie des « positives. »


D’où d’ailleurs, le sentiment d’écœurement que beaucoup ont ressenti au bout d’un moment. Quoi de plus normal ! Il ne faut pas oublier que l’égrégore, une fois créé devient indépendant, et autonome et surtout plus puissant que la somme des énergies individuelles. Qu’ils aient participé à sa création ou pas, les individus se sont retrouvés submergés, noyé, étouffés par la colère – pour faire court – qui nourrissait ledit égrégore. Nous nous sommes repris « en pleine figure », et surtout à une puissance formidablement supérieure, toutes les émotions que nous avions placées dans l’égrégore. Glurps !!!


Mais pourquoi un égrégore devient-il si puissant ?


Nous venons de l’évoquer, la croissance et la force d’un égrégore deviennent vite exponentielles. Mais pourquoi ? N’y a-t-il pas un moment où le soufflé se dégonfle ?

La réponse est oui.


C’est d’ailleurs une « solution » pour « tuer » un égrégore. Mais c’est une solution particulièrement lente et donc longue dans le temps. Pour reprendre notre exemple, cela voudrait dire que plus personne ne met le logo comme avatar, que si l’on tape « Je suis Charlie » dans un moteur de recherche, on ne trouve rien… Ce qui est loin d’être le cas.

Au mieux, il se met en veille, mais n’est pas détruit. Pourquoi donc a-t-il donc autant besoin de se nourrir ?


Parce que les égrégores sont cannibales ! Si, si, vous avez bien lu ! Les égrégores sont par essence démagogiques et conquérants. Ils sont atteints de pléonexie : ils en veulent plus, toujours plus, maladivement. Alors forcément, quand deux égrégores se rencontrent, c’est à celui qui « mangera » l’autre le premier. Chacun va donc chercher à se nourrir de plus en plus pour pouvoir absorber son adversaire. Nous voilà donc de l’autre côté de la fameuse « barrière » évoquée dans précédemment.


Mais qui donc Je suis Charlie voulait-il manger ???


Quel est donc l’adversaire de notre fameux Je suis Charlie ? De quel autre égrégore veut-il donc prendre – apparemment louablement – la place ?


Nous le nommerons de manière générique et neutre le « Fanatisme Religieux. » Si dans le cas de Charlie, l’adversaire est certes clairement identifié, le principe de l’égrégore de son adversaire vaut pour toutes les religions, ou courants de pensée qui s’en rapproche : au delà du simple égrégore créé par le foi de tous les croyants en leur « entité divine/suprême », se rajoute un coup de turbo-boost dû à l’énergie intrinsèque au fanatisme.


Le jusqu’au boutisme dont les fanatiques religieux sont capables est du véritable pain bénit pour les égrégores qu’ils alimentent ! En naissent des égrégores particulièrement puissants car auto-alimentés, auto-renforcés, blindés en quelques sortes par ledit fanatisme mais, surtout, ces égrégores sont en quelque sorte bicéphales : il faut en tuer les deux têtes – la religion et le fanatisme -, le premier alimentant de facto le second, et ce de manière illimitée.


Tuer une religion n’est pas le but du jeu, certaines personnes ayant besoin de croire pour vivre. Mais c’est ce qu’ils font de leurs croyances et la manière dont ils nourrissent le strict égrégore Religieux qu’il faut examiner. Et l’on ne parle pas encore du Fanatisme Religieux. Car plus notre Religieux sera mal nourri, plus cela aura de conséquences néfastes sur notre Fanatisme Religieux…


Notre Je suis Charlie avait donc fort à faire, puisque si l’on résume à une équation mathématique ce qui se passait cela donne :


Je suis Charlie = Religieux² + Fanatisme


Et plus Je suis Charlie a été alimenté, plus Fanatisme Religieux a dû faire de même.


En nourrissant Je suis Charlie, nous avons donc nourri Fanatisme Religieux par effet rebond… Vous voyez où je voulais en venir ???


Ce qui part d’un bon sentiment peut nous revenir doublement dans la figure …

  • une première fois parce cette entité que nous avons créée fini par nous étouffer de toutes les émotions dont nous l’avons chargée,

  • et une deuxième fois parce que cette même entité que nous avions créée dans un but certes fort louable finit par tout autant nourrir l’égrégore adverse, qui en l’état n’est pas des moindres…

Il ne faut pas sortir de Sciences Po pour comprendre que l’on peut entretenir ce petit jeu longtemps, très longtemps ! et qu’il a des chances de ne jamais s’arrêter… Est-ce à dire qu’il ne faut plus réagir à rien, rester passif, limite laxiste ?


Heureusement non ! Il faut simplement veiller aux égrégores que nous créons et à la façon dont nous les nourrissons…


Avant de revenir à ce que nous pouvons faire à notre simple échelle individuelle, il convient d’aborder un dernier point sur les égrégores en général.


Vous avez peut-être remarqué que j’ai, précédemment, évoqué des « chances de ne jamais s’arrêter… » On pourrait effectivement penser que cela ne s’arrêtera jamais. Et pourtant, d’une certaine manière, il y a une sorte de « fin. » Mais je ne suis pas sûr qu’en l’état l’explication, compte tenu par exemple de ce que nous avons abordé au sujet de Je suis Charlie et de Fanatisme Religieux vous plaise de prime abord.


Nous avons appris que les égrégores sont surpuissants, pléonexiques, cannibales, polycéphales … que des trucs super sympathiques ! Mais s’il y a une chose qu’ils ne sont pas, c’est fous !


Et là, vous vous dites : « C’est bizarre, j’avais peut-être pas fait attention, mais il en parle depuis le début comme des personnes à part entière… »


Je vous rappelle donc que ce sont des « entités énergétiques autonomes et indépendantes » – notamment. Ils ont beau être créés par la Pensée, nourrit par les Emotions, constitués d’énergie, ce sont des formes d’individus, à part entière. Et ils se comportent donc comme tels : de toute notre Histoire, depuis que l’Homme existe, quelle a été la meilleure (dans le sens moins pire !) issue aux conflits : l’alliance !


L’ascension énergétique entre deux ou plusieurs égrégores n’est donc pas sans fin : quand il devient clair qu’aucun ne gagnera, quelles que soient les forces en présence, ils finissent par s’allier… et comme ils se comportent comme des « individus », ils finissent par créer, et surtout nourrir leur propre égrégore, qui à son tour les dépasse et les contrôle. Cet égrégore a un nom : on a pour habitude de l’appeler Climat Général.


Avouez, ne prenez pas la peine de nier, vous avez automatiquement complété par « d’insécurité ! » Si, si, si, je vous ai entendus ! Vous vous souvenez de ces logiciels et de ces programmes dont je vous ai parlé dans le premier article ? Ces « calculateurs » qui sondent en permanence le Net pour en déduire les tendances générales, pour tenter d’appréhender ce fameux « Climat Général ? » Vous souvenez-vous de quoi se « nourrissent » ces logiciels ?

Vous comprenez donc que nous allons redescendre très facilement à notre humble niveau d’individus humain, avec ses joies, ses peines, ses colères, bref ses émotions, et que nous allons donc pouvoir être en mesure de boucler cette fameuse boucle.


« Des organismes, plus ou moins indépendants, ont même mis en place des logiciels de veille sur internet, pour déterminer « l’humeur » générale de notre civilisation. Par la collection de récurrences de mots, d’expressions, dans les conversations, les articles, les recherches sur les moteurs idoines, ils tirent des conclusions révélant les tendances du moment, si le « Monde » a peur, ou est confiant, etc. »


Vous avez déjà lu ça quelque part ? Moi aussi ! C’est un des derniers paragraphes de la première partie de ce sujet. Et je pense que vous devinez déjà où tout cela va nous mener…

A notre humble échelle humaine, nous sommes maintenant en mesure de comprendre l’impact de nos propres publications, de posts, retwitt, partages, de nos abonnements, de nos suivis, recherches et compagnie :

  • quand nous publions , quand nous postons sur Facebook nos propres pensées, nos propres réflexions, nous sommes susceptibles de créer des égrégores, car les gens vont certainement réfléchir sur le sujet et, qui sait, partager ce que nous avons publié.

  • quand nous partageons, d’une manière générale, quelque chose sur la toile, nous contribuons à alimenter un égrégore déjà créé.

A partir de deux personnes contribuant d’une manière ou d’une autre à un sujet commun, un égrégore se crée. Il est certes extrêmement réduit, mais n’oublions pas que par essence, il a une force déjà supérieure à la somme des énergies de ses deux créateurs. Et plus de contributeurs s’associent, plus l’égrégore grandit, non pas proportionnellement, mais exponentiellement.


Nous avons vu l’impact qu’ont les émotions dont l’on charge un égrégore. C’est donc à ce niveau-là que nous devons faire particulièrement attention. Et sur deux niveaux : l’intention que nous mettons dans la transmission et, surtout, la teneur en elle-même du message :

  • Il n’est pas rare de trouver, notamment sur les murs Facebook, des messages en apparence bien innocents, notamment transmis sous couverture de sites de « pseudo » coaching. Des messages arguant que, par exemple, l’on ne doit pas s’intéresser à la vie de quelqu’un tant qu’on ne sait pas ce qu’elle a vécu… Et ce n’est qu’un exemple. Mais que veulent dire réellement ces messages ? Réfléchissez-y avant de les transmettre… Celui que je viens de citer ne veut-il pas clairement dire (excusez-moi par avance pour la grossièreté) : « Ta gueule, fous moi la paix ! » Est-ce vraiment bienveillant, compatissant et altruiste ? Comme ce que c’est censé être ? Est-il vraiment sain de « se construire » sur ce genre de propos ?

  • Que dire également des messages de « dénonciation », ou à teneur politique… Facebook, Twitter et compagnie sont-ils vraiment des lieux pour déverser son ire ?

Re-songez un instant à tout ce que nous venons d’expliquer sur la puissance des égrégores…


Quitte à créer, nourrir et propager des égrégores, ne pourrions-nous pas le faire « positivement ? »


Car plus nous contribuerons au développement d’égrégores positifs, plus nous aurons de chances qu’à la longue, ils finissent par « recouvrir » les égrégores négatifs et ainsi, dans notre coin, avec nos petits moyens, nous aurons la satisfaction d’avoir contribué à l’accroissement de la sécurité du « Climat Général. »

 
 
 

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